En 2023, Havea group s'est officiellement doté d'une "central activation team" afin d'aider ses six marques, telles que Biolane ou Aragan, à être plus performantes. Pari réussi puisque le groupe dégage 20 % de croissance pour 350 millions de chiffre d'affaires.
Havea group, la bonne recette pour gagner en efficacité
Si vous avez des enfants, vous êtes probablement passé devant des produits d’hygiène et de soins pour bébé Biolane lorsque vous cherchiez des couches ou des lingettes. Si vous avez eu une baisse d’énergie cet hiver, peut-être avez-vous pris des vitamines de chez Vitavea. Beaucoup en France et à travers le monde utilisent ses produits et pourtant le groupe Havea n’est pas connu de tous. Il réunit six grandes marques (Biolane et Vitavea mais aussi Aragan, Densmore, Dermovitamina et Biocyte) sur le segment de la santé naturelle, emploie un peu plus de 1 000 personnes réparties sur ses sites de Paris et de Vendée et dégage environ 350 millions de chiffre d’affaires.
Consulting en interne
Plusieurs ingrédients concourent à ce succès, comme la prise en compte des besoins des différents clients, leur accompagnement grâce au canal digital ou encore la capacité à expliquer aux prescripteurs (pharmaciens et médecins) la spécificité de chaque produit. Mais un ingrédient vient compléter cette stratégie plutôt classique et renforcer l’entreprise : une central activation team d’une cinquantaine de personnes. Si chez Havea group chaque marque travaille de manière indépendante, celles-ci peuvent compter sur les forces du groupe. Le patron d’Havea, Nicolas Brodetsky, est issu du monde du conseil. Cet ancien de KPMG et EY est arrivé chez Aragan pour en prendre la présidence en 2011. Il y a cinq ans, la fusion d’Aragan et de Ponroy donne naissance au groupe Havea qui, en 2023, met officiellement en place sa central activation team.
"Nous partons du principe que si nous n’arrivons pas à convaincre la marque, c’est que notre idée n’est pas la bonne"
"Avec six marques, nous pourrions être une holding de marques. Quand nous achetons une entreprise, elle reste indépendante, autonome, conserve ses spécificités et nous ne fusionnons pas les forces de ventes, explique Nicolas Brodetsky. En revanche, la central activation team va les aider à développer des leviers de croissance." Par exemple, l’équipe a aidé Biolane à percer sur le marché de la couche. Aujourd’hui le chiffre d’affaires dégagé par ce segment est plus important que le CA total de Biolane en 2019. La team permet également de lancer les produits en trois à quatre semaines au lieu de quatre à six mois.
Alignements d’intérêts
Différents métiers y sont représentés, allant de la pharmacologie à la finance, en passant par la stratégie ou les RH. Sur les ressources humaines, l’équipe travaille à l’électrification à 100 % de la flotte automobile, ce que les RH de chaque marque n’auraient pas le temps de faire. Comment éviter que les managers des différentes entités ne s’offusquent de ces nouvelles idées qui n’émanent pas de chez eux ? "Nous partons du principe que si nous n’arrivons pas à convaincre la marque, c’est que notre idée n’est pas la bonne", insiste le patron. Par ailleurs, 80 managers sont associés au capital avec le fonds BC Partners, "ce qui a comme conséquence d’aligner les intérêts".
Les résultats sont au rendez-vous. "Sans cette équipe-là, nous ferions entre 5 % et 10 % de croissance organique chaque année, estime Nicolas Brodetsky. Grâce à la central activation team, nous sommes à 20 %. Elle fait croître bien plus vite les marques en allant chercher des marchés connexes tout en apportant de la résilience au groupe." Si cette équipe a un coût non négligeable, son efficacité n’est plus à prouver. Et pourrait faire des émules ?
Olivia Vignaud