Depuis 2014, la Fondation Université Grenoble Alpes soutient des chaires, des formations ou des bourses. Les entreprises du bassin d’emploi et les acteurs publics n’hésitent pas à mettre la main à la pâte, pour le plus grand bonheur de l’économie locale. La directrice générale de la Fondation nous en dit plus.

Décideurs. Dans quel contexte a été créée la Fondation ?

Anne-Catherine Ohlmann. En 2008, la loi LRU, connue également sous le nom de loi Pécresse, a donné naissance au statut de fondation partenariale afin de permettre aux universités de créer leurs fondations comme cela se fait dans les pays anglo-saxons. L’université de Grenoble s’est lancée dans le grand bain en 2014.

ACOhlmann

Comment est- elle organisée ?

Plusieurs partenaires fondateurs sont rassemblés. On y trouve des entreprises implantées localement comme bioMérieux, Air Liquide et la Banque Populaire Auvergne Rhône-Alpes. À cela s’ajoutent le centre hospitalier universitaire, Grenoble Alpes Métropole, le département de l’Isère ainsi que l’Université Grenoble Alpes. Ensemble nous assurons la gouvernance, déterminons les grandes orientations stratégiques et une partie du financement.

Ce qui n’empêche pas d’autres entreprises de financer la Fondation, c’est bien cela ?

Oui, 144 mécènes, entreprises, fondations ou collectivités territoriales nous soutiennent pour un montant de près de 20 millions d’euros sur dix ans. Elles agissent par citoyenneté et ne cherchent pas forcément à communiquer. En revanche, elles ont pour objectif de garder les diplômés sur le bassin d’emploi, rester innovantes, apprendre auprès de la jeune génération. On peut donc dire que leur investissement dans la Fondation "ruisselle" par la suite.

"La Fondation soutient une dizaine de chaires et des formations innovantes comme le centre spatial universitaire"

Quelles actions concrètes sont menées ?

Notre mot d’ordre est de donner corps à des utopies qui peuvent changer le monde. Pour cela, nous soutenons une dizaine de chaires de recherche sur le long terme dans des domaines tels que l’environnement, la médecine, les sciences sociales. Mentionnons notamment la chaire Predict’Air qui vise à développer un nouvel indicateur pour mesurer en temps réel l’impact de la qualité de l’air sur la santé. L’objectif est à terme d’en faire un indicateur au niveau européen.

Autre exemple, la chaire e-health qui développe une nouvelle médecine de trajectoire pour mieux appréhender les évolutions des malades chroniques. Au-delà des chaires, la Fondation soutient également des formations innovantes telles que le centre spatial universitaire qui forment au newspace – nanosatellites -avec du mécénat de compétences des industriels du spatial des étudiants de l’UGA.

La Fondation a également un objectif social…

Tout à fait, elle finance des bourses pour des sportifs ou artistes de haut niveau ou des étudiants en exil. En ce moment par exemple, une douzaine d’étudiants et étudiantes venus d’Afghanistan poursuivent leurs études sur le campus grâce au soutien de la Fondation Université Grenoble Alpes.

Propos recueillis par Lucas Jakubowicz

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