Avec une centaine de professionnels, dont près de 70 avocats répartis entre Paris, Lyon, Avignon, Bourg-en-Bresse, Londres et Bruxelles, le cabinet Ydès accompagne PME, ETI, start-up, groupes internationaux ou particuliers sur tous leurs projets en France comme à l’étranger. Philippe Delorme, Marc Chaudet, Denis Simon, associés corporate du cabinet dans les bureaux de Paris et de Lyon font le point sur une actualité et une activité chargée pour le cabinet en 2020.

Décideurs. Quels ont été les événements marquants pour le cabinet et l'équipe corporate en 2020 ?

Philippe Delorme. Cette année a été particulièrement marquée par le rapprochement d’Ydès avec Colbert avocats. Il s’est fait dans des circonstances qui auraient pu être difficiles mais notre aspiration à se rassembler a été la plus forte. Au-delà de l’essor lyonnais, ce rapprochement permet d’augmenter les capacités du cabinet dans son ensemble en nous adjoignant des compétences complémentaires et un positionnement international encore plus important. Ainsi, l’intégration de Colbert avocats a été une étape clé de notre développement.

Denis Simon. La capacité de notre offre a progressé et nous nous adressons désormais à une typologie de clients plus large avec un positionnement sur des deals toujours plus significatifs. Par ailleurs, nous sommes capables de mettre en place des équipes dédiées pour chaque secteur d’activité et sur toutes les implantations géographiques.

Quelles nouveautés réglementaires et législatives vous ont occupées cette année ?

Marc Chaudet. Le Prêt garanti par l’État (PGE), accompagné d'une myriade de dispositifs de soutien aux entreprises, a été la mesure phare de l’année. Notre priorité a été de répondre aux besoins et aux inquiétudes de notre clientèle tout au long de cette phase.

P. D. S’agissant de TUP, nous avons également constaté une augmentation des oppositions de créanciers, bancaires comme bailleurs. Cela a été un des points de fragilité rencontrés en fin d’année. 

Malgré le contexte de crise, l'année a été plutôt bonne en M&A comme en capital-investissement, comment l'expliquez-vous ?

D. S. Les affaires ne se sont pas arrêtées. Après un bref coup d’arrêt au mois d’avril, les opérations et les financements prévus se sont finalement réalisés à contre-temps. Le phénomène s’est répété en début d’année 2021 avec la crainte d’un troisième confinement. Malgré cette activité en dents de scie, il était primordial de réguler les calendriers des opérations en évitant les à-coups pour les sécuriser. 

M. C. Passé un moment de sidération, l’activité a repris. La crise que nous traversons n’est en aucun cas comparable à celle de 2008, car il y a un surplus de liquidités. Les belles cibles le sont restées et les secteurs d’activité en berne finiront par reprendre. En 2020, les opérations ont surtout porté sur les sociétés ayant une bonne situation à résister à la crise voire à surperformer.

"Nous traversons un contexte stimulant pour les avocats que nous sommes"

Marc Chaudet

P. D. Les modèles économiques sont de manière générale assez peu atteints. Le confinement n’a pas été assez long pour mettre réellement en danger et, bien sûr, l’épargne est toujours aussi importante. D’ailleurs, on note une montée en puissance des fonds d’investissement minoritaires, sans risque et sans ingérence dans la direction, donc très attractifs.

M. C. Ces crises sont instructives car elles testent les modèles économiques et stratégiques. Il en ressortira forcément des sujets de croissance externe ou de restructuration dans un contexte où le financement des activités M&A’s reste possible.

"La définition de la dette nette a été étudiée sous toutes ses coutures"

Denis Simon

Quels changements sur votre activité et sur les dossiers ont déjà eu lieu et quels sont ceux que vous anticipez en réaction à la crise sanitaire ?

D. S. Les clauses de MAC ont été très étudiées, et celles de compléments de prix ou les clauses résolutoires commencent à apparaître. Les conditions suspensives se sont également durcies avec des niveaux de trésorerie attendus. Bien entendu, la définition de la dette nette a été étudiée sous toutes ses coutures.

Quelles vont être les nouvelles opportunités d'investissement ? Le comportement des investisseurs a-t-il changé ?

D. S. Lors de la crise précédente, il n’y avait pas de liquidités, d’où, notamment, la création de l’unitranche. Désormais, les investisseurs prennent la température et regardent de plus en plus les distressed business même si cela n’était pas dans leurs habitudes. On voit d’ailleurs se développer des fonds agissant sur les deux tableaux.

"L’intégration de Colbert avocats a été une étape clé de notre développement"

Philippe Delorme

Qu'anticipez-vous pour cette année 2021 ? Aussi bien au niveau du cabinet que de l'activité en M&A et capital-investissement ?

M. C. Il y aura nécessairement un besoin juridique important quelles que soient les situations et nous devrons nous adapter en étant imaginatifs. Nous traversons un contexte stimulant pour les avocats que nous sommes. L’année 2021 promet d’être aussi active que 2020, voire encore plus dynamique car de nouvelles problématiques vont émerger.

P. D. Nous sommes tous assez optimistes. Les visibilités sont bonnes sur six mois, ce qui est rare, et certains dossiers sont même assurés pour la rentrée de septembre. En parallèle de notre activité, le cabinet travaille toujours sur des projets de développement sur chacun de nos sites. Nous sommes actuellement très à l’écoute du marché et 2021 verra l’aboutissement de beaux projets.

Propos recueillis par Béatrice Constans

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