Mariage Fiat Chrysler-PSA : c'est oui
Les discussions entre Fiat Chrysler Automobiles et le groupe PSA avancent. Après acceptation par leurs conseils d’administration respectifs, les deux constructeurs européens ont communiqué leur projet de fusion. L’action Peugeot a perdu 5 % à la Bourse de Paris pendant la nuit à la suite de l’annonce et a continué à baisser tout au long de la journée jusquà -12,86 %. De l'autre côté des Alpes, l’accueil a été plus enthousiaste puisque Fiat Chrysler a clôturé en hausse de 8,56 %.
Conseillées par Bredin Prat, pour le français, et du duo Darrois Villey Maillot Brochier/Sullivan & Cromwell, côté FCA, les deux sociétés comptent aboutir sur un Memorandum of Understanding dans les prochaines semaines. Par ailleurs, le groupe PSA s’est entouré de Morgan Stanley, Messier Maris et Perella, auxquels il faut ajouter la boutique Zaoui, conseil de la famille Peugeot. La firme italo-américaine est, quant à elle, conseillée par Goldman Sachs et D’Angelin, et le holding familial par Lazard et Alain Minc.
Conseillées par Bredin Prat pour le français et du duo Darrois Villey Maillot Brochier/Sullivan & Cromwell côté FCA, les deux sociétés comptent aboutir à un Memorandum of Understanding dans les prochaines semaines.
Une histoire de familles
Ce rapprochement n’est pas une surprise. Les premiers pourparlers entre Fiat et Peugeot remontent à 2009, mais les familles propriétaires avaient refusé de céder le contrôle. Depuis 2014, le groupe turinois, à l’époque dirigé par Sergio Marchionne, n’a cessé d’évoquer sa volonté de nouer des alliances. À l’été 2018, PSA annonce être « ouvert à toutes les propositions (…) mais il faut être deux pour faire un deal ». Pourtant en mai 2019, c’est Renault qui semble avoir les faveurs de FCA, jusqu’à ce que cette dernière retire son offre quelques semaines plus tard.
Si le projet de fusion entre Fiat Chrysler Automobiles et la marque au Lion s’officialise aujourd’hui, c’est bien parce que les familles Peugeot et Agnelli sont parvenues à s’entendre sur la gouvernance et sur le capital. Après la fusion, la participation des Italiens serait supérieure à celle des Français, à 14,5 % contre 6 %, mais le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, assurerait le rôle de directeur général du futur groupe européen pendant cinq ans au minimum. Côté FCA, le président actuel et petit-fils de Gianni Agnelli, John Elkann, conserverait la présidence. Les deux hommes rejoindraient le conseil d’administration auprès de cinq membres nommés par PSA et quatre par FCA. Le siège serait en territoire neutre, aux Pays-Bas.
Égalité et complémentarité
Les discussions mèneraient à une fusion entre égaux où chacune des sociétés détiendrait 50 % de la nouvelle entité. Le rapprochement déboucherait sur la formation du numéro 4 mondial avec 8,7 millions de véhicules vendus chaque année. À terme, les synergies devraient s’élever à 3,7 milliards d’euros par an, sans prendre en compte la fermeture d’usines.
Avec quatorze marques, Fiat, Chrysler, Alfa Romeo, Jeep, Abarth, Lancia, Maserati et Dodge en provenance de FCA et Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall pour l’Hexagone, le groupe automobile disposerait de toute la gamme de véhicules. Pour PSA, ce mariage lui ouvrirait les portes de l’Amérique et lui permettrait d’atteindre un volume plus conséquent. De son côté, Fiat bénéficierait des avancées technologiques en matière de véhicule propre de Peugeot, et se renforcerait en Europe.
Anne-Gabrielle Mangeret et Caroline Castets