Cette acquisition, valorisée à 27 milliards de dollars, permettra à la LSE de concurrencer l’américain Bloomberg, le géant des données financières.

Été mouvementé outre-Manche. L’acquisition du géant des données, Refinitiv, par la Bourse de Londres intervient seulement quelques jours après l’arrivée au pouvoir de Boris Johnson qui rappelait à l’Europe entière que le Brexit, peut-être sous sa forme la plus dure, était là, à la porte. Nombre d’acteurs voient la sortie de l’UE comme le début de la fin de l’hégémonie financière de la City sur le vieux continent. Pourtant, la place Londonienne tout comme sa Bourse, la London Stock Exchange, jouent la contre-offensive. En témoigne cette opération de 27 milliards de dollars annoncée le 29 juillet. Elle devrait permettre à la LSE de devenir un acteur majeur de l’analyse des données, une activité devenue essentielle au sein des marchés financiers.

Nouveau modèle

Née du carve-out des activités « financial & risk » de Thomas Reuters et rachetée par le fonds d’investissement Blackstone en 2018 pour 20 milliards de dollars, Refinitiv se place en concurrente directe de Bloomberg au sein de toutes les salles de marché du monde. L’achat de ce géant des données, aux 6,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2018, permet à la LSE de diversifier ses activités qui ne se concentrent donc plus aux seuls frais de transactions, l’apanage des opérateurs boursiers. Dans ce nouveau périmètre, la London Stock Exchange devrait bénéficier, d’ici cinq ans, de 350 millions de livres de synergies. Par ailleurs, l’implantation de Refinitiv en Amérique du Nord ainsi que dans les pays émergents en fait un acteur stratégique pour la Bourse de Londres et le nouvel ensemble, qui voit plus de la moitié de ses revenus provenir de ces zones géographiques.

Sandy Andrianabiby

Newsletter Flash

Pour recevoir la newsletter du Magazine Décideurs, merci de renseigner votre mail

{emailcloak=off}