Le pétrolier débourse 1,4 milliard d’euros pour le fournisseur alternatif de gaz et d’électricité. Il vise 15 % de parts de marché d’ici à cinq ans en France.

Le paysage énergétique français est en pleine recomposition et Total abat ses cartes pour devenir le numéro trois du marché : le pétrolier vient de débourser 1,4 milliard d’euros pour racheter 74 % du capital de Direct Energie (prime de 30 %). Le solde fera l’objet d’une offre ultérieure sur le marché, ce qui devrait valoriser l’ensemble à 2,5 milliards d’euros dette incluse. La cible, qui se revendique comme le premier fournisseur alternatif d’énergie de France, va ainsi lui apporter ses 2,6 millions de clients dans le gaz et l’électricité. Total dépassera la barre des 4 millions d’abonnés en France et en Belgique – le groupe de Patrick Pouyanné avait racheté le belge Lampiris en 2016 – de quoi distancer l’italien ENI et se rapprocher d’Engie et de ses 4 millions d’abonnés sur le territoire national. EDF fait figure d’intouchable grâce à sa large couverture des clients résidentiels (26,5 millions de foyers) même s’il perd environ 100 000 clients par mois. Patrick Pouyanné vise « plus de 6 millions de clients en France » d’ici à cinq ans ce qui implique de passer de 7 % à 15 % de parts de marché. Concernant la marque, Direct Energie, son maintien ou sa dissolution dans l’offre énergétique globale de Total, Total Spring, n’a pas encore été décidé. Dans tous les cas, il n’en restera qu’une. Si les deux entités pourraient générer jusqu’à 300 millions d’euros de synergies, l’acquisition de la société créée par Xavier Caïtucoli et Fabien Choné constitue d’abord un pari d’avenir. Total souhaite se rapprocher du client final pour capter l’essentiel de la valeur de la chaîne énergétique et bien sûr, s’orienter vers des énergies alternatives à l’or noir.       

 

Conseils juridiques : Direct Energie : Bredin Prat ; Total : Cleary Gottlieb

 

FS

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