Pour tout rapprochement d’entreprises se pose la question des synergies. Il semblerait que les acquéreurs surestiment souvent ce paramètre, ce qui n’est pas sans effet sur la valeur du groupe post-acquisition.

D’un côté, nous avons des multiples d’acquisition rapportés à l’Ebitda qui ne cessent de s’envoler (16,4 fois aux États-Unis et 12 fois en Europe en moyenne l’an dernier). De l’autre côté, les synergies envisagées à l’issue de ces rapprochements sont toujours plus fortes. Sur le papier, c’est logique, plus les synergies sont importantes, plus les acheteurs peuvent se permettre de payer cher une cible. Sauf qu’en pratique, les synergies de coûts et de revenus sont souvent surestimées, ce qui n’est pas sans effet sur la valeur du groupe post-acquisition. Selon une étude de Bain menée auprès de 22 000 entreprises, 55 % des acquisitions se sont révélées destructrices de valeur car les synergies promises n’ont jamais pu être réalisées. Ce constat devrait alarmer les dirigeants friands d’offensives capitalistiques – 70 % d’entre eux pensent qu’ils performeront mieux que leur secteur. Le marché, qui d’ailleurs se repose davantage sur les synergies de coûts (suppressions de sièges, effectifs…) pour apprécier la pertinence d’une opération de M&A, reste lui très vigilant : il a notamment corrigé à la baisse la valeur d’Amundi et d’Elis, ces deux-là n’ayant pu valider les synergies envisagées avec Pioneer et Berendsen respectivement.

 

FS

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