Un an après l'ouverture du bureau parisien de GP Bullhound, Guillaume Bonneton fait le point sur son activité de conseil transactionnel des sociétés technologiques. Il revient aussi sur les tendances qui devraient émailler le marché en 2017.

Dealmakers. Quelles sont les dernières actualités et votre sentiment sur cette première année à la tête du bureau parisien de GP Bullhound ?

Concernant l'actualité chaude, nous venons de signer une levée de fonds de 40 M$ en Afrique, une région difficile d'accès pour la plupart des banquiers d'affaires, avec un fonds prestigieux au tour de table. L'implantation en France est très bonne. Outre les deals réalisés, comme la levée de fonds de 30 M€ d'EcoVadis auprès de Partech (plus gros tour d'une SaaS en France en 2016), nous sommes plus proches des champions technologiques tricolores. Devialet – qui a collecté la bagatelle de 100 M€ – ou Sigfox – récipiendaire de 150 M€ – sont des entreprises avec lesquelles nous développons de bonnes relations même si nous ne les conseillons pas (encore).

 

Quelle est votre feuille de route exacte pour les prochains mois ?

Pour faire mienne la philosophie de Marc Andreessen, il est difficile de gagner tous les « pitchs » et de prévoir à coup sûr le moment où une société fera appel à nos services mais il est crucial d'être rigoureux lors de l'approche des cibles : repérage des pépites, connaissance des profils impliqués, analyse des secteurs d'activité concernés... Les éléments objectifs liés à la préparation d'un deal doivent être maîtrisés. Si les média me révèlent l'existence d'un deal sur lequel nous aurions pu intervenir, c'est un problème. En ce moment, j'ai trente sociétés technologiques que je surveille attentivement dont dix avec qui on discute de projets de développement. En région, deux deals sortiront dans les prochaines semaines.

 

Hormis les levées de fonds, GP Bullhound est aussi un conseil de choix pour le M&A ?

Bien sûr. En réalité, sur les vingt-quatre derniers mandats en Europe, dix-sept relèvent d'opérations de M&A. L'une des premières raisons qui expliquent cette prépondérance récente tient, entre autres, au dynamisme tout à fait particulier du secteur des Software-as-a-service (Saas). Ce marché est le terrain d'une grande bagarre ou certains souhaitent ajouter des briques nouvelles à proposer à leurs clients pendant que d'autres espèrent transformer radicalement leurs métiers. Les valorisations représentent maintenant environ cinq fois le CA de ces entreprises (moins qu'en 2012 mais plus qu'en 2014-2015).

 

Le nouveau « dada » des investisseurs n'est-il pas pour autant l'intelligence artificielle ?

Oui et c'est notamment pour cela qu'on assiste au retour de l'oublié IBM grâce à son programme informatique d'intelligence artificielle, Watson. Après le cloud, qui a donné le ton au big data, je pense que nous nous dirigeons tout droit vers une polarisation des efforts financiers par l'intelligence artificielle, et que de nombreuses technologies sous-jacentes s'y grefferont dans les prochaines années. Chronocam est dans cette veine-là : l'expert tricolore des technologies de vision artificielle a conclu une levée de fonds de 15 M$ auprès d'Intel, Renault et Bosch notamment.  

 

 

FS

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