Mitsubishi, qui a vu sa valeur fondre en Bourse sur fond de scandale financier, pourrait être l'une des affaires de l'année dans l'industrie automobile.

La stratégie de Renault-Nissan et de son président franco-brésilien Carlos Ghosn pour rejoindre le haut du panier de l'industrie automobile a le mérite d'être claire : les effets d'échelle. Non content d'avoir formé un premier mastodonte du secteur avec la réunion des marques Renault et Nissan, le groupe aux 8,2 millions de véhicules construits chaque année entend mettre la main sur le japonais Mitsubishi (plus d'un million de véhicules). En intégrant les capacités de production de l'autre partenaire russe Avtovaz (300 000), le quatuor verrait 9,6 millions d'engins motorisés sortir de ses usines. Cela le placerait juste derrière les trois premiers constructeurs mondiaux que sont Toyota (10 millions), Volkswagen (9,9 millions) et General Motors (9,8 millions). Pour ce faire, c'est Nissan (détenu à 43 % par Renault) qui rachèterait seul 34 % de Mitsubishi contre un « petit » chèque de 1,9 millard d'euros. L'un des fleurons de l'industrie nippone a vu sa valeur fondre en Bourse sur fond de scandale financier, mais pourrait être l'une des affaires de l'année à un tel prix. En ce sens, la prudence est de mise quant à la conclusion de cette transaction. Quelle sera la réaction des concurrents ? Des investisseurs financiers ou étatiques se mèleront-ils aux enchères ? L'analyse plus poussée des fraudes commises au sein de la cible aura-t-elle raison de l'opportunisme de Carlos Ghosn ? Ce dossier a déjà tout d'une saga transactionnelle.

 

FS

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