Résilience : la prise de conscience des entreprises
En science physique, la résilience est l’aptitude d’un corps à maintenir sa structure originelle peu importe les pressions de son milieu. En psychologie, c’est la capacité d’un être humain à vivre, à réussir et à se développer en dépit de l’adversité ou d’un événement traumatique, tel qu’un dommage, une perte ou encore un accident. Boris Cyrulnik, neuropsychiatre français, développe le concept au début des années 2000 en observant des enfants qui, malgré des conditions familiales et sociales extrêmement difficiles, sont parvenus à s’épanouir, aussi bien professionnellement que dans leur vie personnelle. Pour l’auteur, être résilient, c’est pouvoir renaître de ses souffrances.
Un concept stratégique
Difficile donc, au premier abord, d’imaginer la manière dont une notion psychologique comme la résilience pourrait s’appliquer au monde des entreprises. Et pourtant, les sociétés elles aussi doivent faire face à des événements traumatiques. Selon Brigitte Bouquot, présidente de l’Amrae, « plusieurs facteurs tels que les catastrophes naturelles, le cyber-risque ou encore les risques de conformité peuvent faire prendre conscience à l’entreprise que la résilience est nécessaire ». La résilience permet aux firmes de protéger leurs actifs et de s’assurer un avantage concurrentiel, quels que soient les bouleversements à l’horizon. Elle permet de veiller à ce que les chocs et tensions n’entraînent pas de pertes à long terme dans un contexte économique en perpétuel mouvement. Tout peut arriver, il faut donc apprendre à rebondir, peu importent les difficultés.
Le rôle central du risk manager
Pour créer des structures résilientes, décideurs et praticiens doivent s’appuyer sur des pratiques leur étant familières. C’est le cas de la gestion des risques. Pour survivre à une crise, il est nécessaire de l’anticiper. Il est plus aisé de franchir ou de contourner un obstacle lorsque l’on est averti de sa présence. Or, détecter les risques et gérer les crises sont les missions des risk managers. Ces professionnels du danger en entreprise sont les plus à même de comprendre les menaces diverses et variées susceptibles d’impacter les opérations à venir. C’est à eux que reviendra le plus souvent la tâche de construire un plan de continuité visant à préparer la réponse de l’entreprise en cas de problème majeur. Cela passera essentiellement, mais pas exclusivement, par l’adoption de mécanismes d’apprentissage, de formation de prévention, de sensibilisation et d’application de bonnes pratiques.
Maeva Kpadonou