Le Cercle d’éthique des affaires, en partenariat avec le groupe La Poste, a dévoilé le 10 janvier dernier les résultats de son huitième Baromètre sur le climat éthique dans les grandes entreprises, réalisé par le leader mondial des études marketing Kantar auprès de mille salariés de grandes sociétés en France.

Parmi les salariés des grandes entreprises interrogés dans le cadre du Baromètre sur le climat éthique, 77 % déclarent avoir perçu une évolution significative des comportements éthiques et déontologiques au sein de leur société. Si ce chiffre est stable par rapport à celui de 2018, on remarque une augmentation de 4 points de la part de ceux ayant senti une évolution « très positive », passant de 9 % à 13 %. Des progrès ont certes été accomplis, mais il faut poursuivre les efforts afin d'accroître la confiance en entreprise. 

Une question d’image et de conformité à la loi

Les salariés du panel estiment que leur entreprise agit de manière plus éthique principalement pour donner une bonne image d’elle-même (44 % en 2019 contre 33 % en 2018) mais également pour améliorer la confiance que ses clients, ses partenaires extérieurs et son personnel ont en elle. Pour 52 % d’entre eux, la conformité aux règles et aux règlements reste la priorité de leur organisation. Ce qui peut néanmoins surprendre dans ce baromètre est le fait que seuls 34 % des salariés (+ 10 points toutefois par rapport à 2018) voient la lutte contre la fraude et la corruption parmi les principaux sujets de préoccupation de l’entreprise, malgré sa supposée mise en conformité à la loi Sapin 2, et 28 % la lutte contre le harcèlement et les discriminations.

La sensibilisation à l’éthique et à la déontologie

Sur les salariés interrogés, 20 % d’entre eux jugent que leur manager agit de façon « tout à fait éthique », soit une augmentation de 4 points par rapport à l’année précédente. Cette hausse a notamment joué sur la part des collaborateurs prêts à parler plus facilement de sujets éthiques et déontologiques au sein de leur entreprise, aussi bien avec le responsable en la matière (21 %) qu’avec un collègue (20 %) ou un supérieur hiérarchique (20 %). Par ailleurs, 61 % des salariés du panel ont été sensibilisés à l’éthique et à la déontologie au cours de l’année, au travers de formations ou de réunions. Un chiffre important, mais pas encore suffisant. Si une majorité toujours plus large (80 % en 2019 contre 76 % en 2016) se sent concernée par les actions menées par leur entreprise, ce sont seulement trois salariés sur cinq qui sont au courant des actions menées par leur organisation, d’autant plus que la notoriété de la présence d’un déontologue reste encore limitée. 

Limiter les sources d’inquiétude quant aux dispositifs d’alerte

Si les salariés estiment leur entreprise capable de gérer des dysfonctionnements d’ordre éthique (77 %), seuls les deux tiers considèrent le dispositif d’alerte efficace, dont 10 % le jugent « tout à fait efficace ». La part de collaborateurs pensant que les lanceurs d’alerte prennent des risques pour leur carrière reste élevée et est même en hausse, passant de 75 % en 2017 et 2018 à 78 % en 2019. La protection de l’identité du lanceur d’alerte demeure un sujet d’inquiétude, même si 69 % des répondants sont confiants sur les garanties de confidentialité. Pas moins de 84 % des salariés se déclarent prêts à lancer une alerte s’ils sont témoins d’un problème éthique.

Margaux Savarit-Cornali

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