Naïo Technologies, start-up toulousaine de robotique agricole, lève 14 millions d’euros pour conserver son leadership et se développer aux États-Unis et en Allemagne. Retour sur le parcours et les perspectives de cette entreprise.

Il y a dix ans, Gaétan Séverac et Aymeric Barthes, deux étudiants en robotique, rencontrent un agriculteur qui leur expose les problèmes de pénibilité et d’écologie liés au processus de désherbage. Un an plus tard, en 2011, ils fondent leur société, Naïo Technologies, et se lancent dans le prototypage, le test, puis la vente de robots capables de désherber en limitant l’impact environnemental. Après des levées de fonds successives en 2013, 2014, 2015 et 2017 (respectivement de 60 000, 750 000, 3 millions et 2,5 millions d’euros), l’entreprise vient, en ce début d’année, de boucler le tour de table organisé par BPI France avec les actionnaires historiques du groupe (Demeter et Capagro), Pymwymic et Codema. Naïo Technologies boucle un nouveau tour de table pour soutenir sa stratégie de développement au profit d’une agriculture durable.

Aujourd’hui, leader sur le marché de la robotique agricole, avec plus de 150 robots de binage des légumes et des vignes vendus dans 15 pays différents, l’entreprise doit maintenant consolider ses positions à l’étranger tout en restant à la pointe de la technologie. Pour ce faire, elle compte investir dans des espaces de stockage et de maintenance en Californie et en Allemagne. Les États-Unis représentent, de par les dimensions de parcelles propices à la robotisation, une implantation stratégique. Dans une autre approche, nos voisins d’outre-Rhin montrent leur intérêt pour l’agriculture raisonnée, rendant ainsi leur marché attractif pour Naïo Technologies. La levée de fonds sera aussi consacrée à alimenter la R&D.  « Nous voulons que le robot soit plus autonome, explique Aymeric Barthes. Quand il rencontre un obstacle comme un animal, il s'arrête et refuse de redémarrer seul. Nous devons emmagasiner un maximum de cas dans le logiciel pour ne pas avoir à le relancer. » L’entreprise cherche aussi à rapprocher autant que possible son robot des plantes sans les abîmer. Pour conserver son avance technologique, elle prévoit d’embaucher dix à vingt personnes par an, sur les trois années à venir. 

Baptiste Delcambre

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