Stanislas Niox-Chateau (Doctolib) : « Les patients ne prendront pas rendez-vous sur plusieurs plates-formes mais sur une seule »
Décideurs. Qu’est-ce que le patient gagne à prendre un rendez-vous médical sur Doctolib ?
Stanislas Niox-Chateau. Trois facteurs permettent à l’usager de gagner en efficacité et qualité. D’abord, il peut prendre un rendez-vous médical 24/24h et 7/7j en seulement trois clics. La prise de rendez-vous est donc grandement facilitée. Ensuite, il peut trouver de l’information sur les praticiens et se renseigner sur une spécialité déterminée comme l’ophtalmologie. Tous les types de données utiles sont affichées : prix, expérience, moyens de paiement, adresse… Enfin, le dernier élément est la gestion de l’historique des rendez-vous pour lequel le patient bénéficie d’un compte personnel. Fluidité d’accès aux soins, transparence du monde médical et meilleure gestion des soins sont les maîtres mots de Doctolib.
Décideurs. Votre dernière levée de fonds (18 M€) va surtout servir à renforcer vos ressources humaines. En France et à l’étranger ?
S. N. – C. Exactement, l’argent servira essentiellement à recruter : notre plan de route est d’accueillir 500 personnes en trois ans. Pour la moitié de ce chiffre, nous aurons besoin de business developpers qui iront à la rencontre des praticiens en France et en Europe. Pour l’autre moitié, il s’agira de renforcer nos pôles marketing, web, finance, ressources humaines et services praticiens.
Cette expansion est prévue dans tous les principaux pays d’Europe de l’Ouest : Allemagne, Suisse, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Italie. Sachant que la France reste notre priorité, ce déploiement international sera progressif.
Décideurs. Comment fonctionne votre modèle ? Vous travaillez pour les patients ou pour les médecins ? Qu’en est-il de la concurrence ?
S. N. – C. Nous travaillons pour les deux mais, en pratique, les praticiens sont nos clients : ils paient un abonnement mensuel pour avoir accès à l’ensemble des services Doctolib. Pour l’usager, nos services sont 100 % gratuits et sans publicité.
Concernant la concurrence, il existe d’autres entreprises telles que la nôtre depuis un certain moment mais elles n’ont jamais atteint de taille critique. La plupart d’entre elles travaillent avec 300 professionnels de santé alors que Doctolib a déjà plus de 5 000 praticiens et 150 établissements médicaux comme partenaires. Sans oublier que les cabinets adoptent notre solution au rythme de 650 par mois, une croissance inégalée sur notre marché.
Décideurs. Ce marché de l’intermédiation médicale online correspond-il à une logique « one market one player » ?
S. N. – C. Totalement. C’est pour cela que le déploiement doit certes être progressif, mais aussi fait de manière très rapide pour aller plus vite et plus loin que nos confrères. Les patients n’auront pas envie de prendre rendez-vous sur différentes plates-formes mais sur une seule. Tant pour les rendez-vous avec le généraliste que ceux avec les spécialistes.