« Une refonte de notre modèle commercial »
Décideurs. Comment s’est passé votre « roadshow » réalisé dans le cadre de l’introduction en Bourse de la Fnac ?
Matthieu Malige.
Très bien. Nous avons pu voir l’intérêt des investisseurs pour comprendre le positionnement de la Fnac. Nous leur avons fourni beaucoup d’informations. La stratégie de la Fnac a bien été appréhendée par les investisseurs rencontrés et la structure de notre bilan les a rassurés. Nous n’avons pas de dette et disposons de 200 millions d’euros de trésorerie. De plus, nous avons ouvert une ligne de financement revolver de 250 millions d’euros afin de poursuivre la transformation de notre modèle. Notre situation financière solide est un avantage compétitif fort.

Décideurs. Au-delà de l’aspect financier, quels sont les atouts de la Fnac ?
M. M.
Nous disposons d’une marque forte avec une base d’adhérents très développée. Ainsi, sur nos quarante millions de clients, cinq millions sont adhérents, dont 3,2 millions en France. Et nous réalisons, grâce à eux, plus de 50 % de notre chiffre d’affaires. Nous avons su prendre le virage du e-commerce très tôt et Fnac.com est devenu aujourd’hui le troisième site de e-commerce en France, avec dix millions de visiteurs uniques par mois. Nous réalisons déjà 12 % de notre chiffre d’affaires en ligne.

Décideurs. Quel est votre positionnement en matière de e-commerce ?
M. M.
Nous faisons le choix de développer une stratégie omni-canal. Contrairement aux autres acteurs du e-commerce, nous disposons d’un réseau de distribution très fort avec nos magasins. Notre objectif est de relier ces deux réseaux sans aucune couture. En 2010, 5 % du chiffre d’affaires généré par le site internet était lié à nos magasins. Deux ans plus tard, ce rapport est monté à 38 %. Nous sommes convaincus que cette progression va s’intensifier dans les années à venir.

« Notre situation financière solide est un avantage compétitif fort »

Décideurs. Quels sont vos autres axes de développement ?
M. M.
Notre plan Fnac 2015 ambitionne une transformation de notre modèle commercial. Cela passe par trois axes. Le premier est une refonte de l’offre en développant de nouveaux produits comme le secteur enfant et maison & design. Le deuxième axe est la relation client. Nous avons déployé de nombreuses actions pour optimiser notre qualité de service dont notamment des formations auprès de nos vendeurs. Aujourd’hui, grâce à Internet, les consommateurs ont plus facilement accès aux informations. Quand ils arrivent en magasin, ils veulent plus de conseils afin de pouvoir faire le tri parmi toutes les informations qu’ils ont pu recueillir. Le troisième axe est la notion d’offre omni-canal comme je l’ai déjà mentionnée.

Cette stratégie nous a permis de gagner des parts de marché. Sur les produits éditoriaux, nous sommes passés de 16,4 % en 2011 à 16,9 % un an plus tard. Quant aux produits technologiques, l’évolution est encore plus marquée puisque nous sommes à 13,8 % de part de marché en 2012, contre 12,9 % en 2011. Le déploiement de nos nouvelles offres enfants et maison & design sur seulement un tiers de notre parc magasins à fin 2012 nous a déjà permis de compenser la perte de chiffre d’affaires liée à la baisse de régime des activités CD et DVD.

Décideurs. Comment avez-vous accueilli l’annonce de la fermeture de Virgin Megastore ? Est-ce une bonne nouvelle pour la Fnac ?
M. M.
Ce n’est jamais une bonne nouvelle lorsqu’un concurrent disparaît. C’est le signe que le marché est difficile. Virgin représente seulement un dixième de notre activité, l’impact sur notre chiffre d’affaires sera limité.

Décideurs. Le lundi 17 juin, Le Parisien mentionnait dans ses colonnes, la mise en place d’un plan social. Qu’avez-vous à dire à ce propos ?
M. M.
Nous démentons formellement la suppression de 600 emplois et le plan social sur les magasins parisiens. Concernant les disquaires, il y a une confusion avec les négociations entamées il y a dix-huit mois dans le cadre d'une GPEC [gestion prévisionnelle des emplois et des compétences] qui vise à adapter les effectifs sur le marché du disque.

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