Le 23 janvier dernier, le P-DG du groupe Air France-KLM, Alexandre de Juniac, s’est fendu d’un message d’espoir devant l’European American Press Club.
Aux commandes de la compagnie bleu-blanc-rouge depuis 2011, Alexandre de Juniac a piloté deux plans sociaux de grande envergure, résisté à la concurrence low cost et réduit la voilure d’une dette colossale. Extraits choisis d’un autosatisfecit mérité.

Son retour à la lumière
« On n’est pas complètement sorti de la difficulté mais on commence à voir la lumière », a entamé, rassurant Alexandre de Juniac, le patron a poursuivi sur sa lancée optimiste en saluant la reprise annoncée en zone euro précisant que les revenus du groupe sont un multiple de la croissance économique. « Nous évoluons dans un secteur où les coûts sont rigides. Entre le prix du fuel et les redevances aéroportuaires, je ne maîtrise pas la moitié de mes coûts », a quand même fini par lâcher celui que l’on surnomme le « passe-muraille » pour sa capacité de résistance.

Qualité de service : indigeste ou pas ?
À l’évocation de la qualité de service de la compagnie aérienne octogénaire, le successeur de Jean-Cyril Spinetta monte rapidement au créneau : « Notre ambition est de positionner Air France parmi les trois meilleures compagnies au monde en termes de qualité. (…) Vous n’imaginez pas ce que nous devons faire pour vous satisfaire. »
Cet autojustification sous forme d’aveu n’est pas sans rappeler le fâcheux incident du « plateau-repas imbouffable de Jack Lang » qui a contraint le patron d’Air France à reconnaître dans un courrier révélé dans les colonnes de La Tribune le 22 janvier dernier que « le chemin de l'excellence est encore long et semé d'embûches. » Et le patron du fleuron français de plaisanter, « il vous faudra tout le voyage pour choisir votre film tellement il y aura un choix important ».

Sa révélation low cost
« Transavia doit devenir notre compagnie low-cost paneuropéenne. »

Sur sa relation avec son hub
« L’échec de CDG, c’est l’échec d’Air France » ou plutôt « la réussite de CDG, c’est la réussite d’Air France », indique Alexandre de Juniac qui défend bec et ongle son hub avec le patron duquel [Augustin de Romanet] il confie pourtant « s’engueuler une fois par an : quand il y a les redevances aéroportuaires à payer ».
« Quand je vois que CDG est beaucoup plus mal placé que certains hub européens, je ne crois pas que ces derniers aient été testés », souligne Alexandre de Juniac avant de renchérir « Je trouve qu’on est très injuste avec CDG qui a fait beaucoup de progrès. »

Sérénade Alitalia
Devant les journalistes, le patron du deuxième transporteur aérien européen ne s’est pas gêné pour refaire un appel du pied à la compagnie italienne. « Les conditions sont toujours sur la table », déclare-t-il alors qu’il évoque les raisons de la prise de participation avortée en novembre 2013 du groupe franco-néerlandais dans Alitalia. « Nous n’avons pas souscrit l’augmentation de capital car il y avait trois conditions sur la table qui n’ont pas été satisfaites (…). »

Etihad, madame loyale ?
Cela n’est plus un secret. La compagnie émiratie a initié des discussions avec Alitalia pour une éventuelle prise de participation. Mais cela se ferait sans Air France-KLM avec laquelle Etihad possède des accords commerciaux sur certaines liaisons aériennes. « Si Etihad fait quelque chose, elle ne fera pas quelque chose d’inamical à notre égard parce que c’est un partenaire très loyal et parce que nous avons des synergies très importantes avec Alitalia », déclare ainsi Alexandre de Juniac.

Halte à la restructuration !
« Le point central de l’après "Transform 2015" ne sera pas la restructuration », promet celui qui se présentera à sa propre succession à la tête du transporteur aérien en mai prochain.

Emilie Vidaud

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