Laurianne Le Chalony (EcoVadis) : "La confiance représente la clef de voûte de notre collaboration avec les équipes"
Décideurs. Vous recrutez des profils très spécifiques et experts. Le marché de candidats est particulièrement tendu actuellement. Comment les attirez-vous ?
Laurianne Le Chalony. EcoVadis se constitue de quatre grandes catégories de métiers : développeurs en informatique, Customer Success, commerciaux et analystes en développement durable. Tous les candidats que nous rencontrons postulent car ils souhaitent avoir un impact sur ce qui les entoure. Notre raison d’être répond pleinement à ce besoin-là et attire de nombreux talents. La pandémie a mis en exergue la quête de sens des collaborateurs mais aussi l’impératif pour les entreprises d’être plus flexibles et répondre aux enjeux de diversité et d’inclusion. En ce sens, nous avons mis en place un système hybride dans lequel il est tout aussi possible d’être en full remote que 100 % au bureau, nous encourageons également les candidats à postuler pour différents pays ou de travailler de l’un de nos bureaux à l’étranger quelques mois par an. La mobilité de nos équipes doit être favorisée.
Davantage de flexibilité et plus de transparence…
La confiance représente la clef de voûte de notre collaboration avec les équipes. Nous développons une politique d’employee advocacy. Via notre site internet, un forum permet aux candidats de parler avec les collaborateurs. Ce contact permet aux candidats de comprendre le poste qu’ils briguent et son environnement.
"Nous valorisons l'envie sur le savoir"
Afficher une raison d’être sociale et sociétale, est-ce un levier pour retenir les talents ?
La majorité des candidats souhaitent comprendre en quoi ils peuvent contribuer à la société. L’entreprise doit à la fois répondre à ce souhait par sa mission mais aussi par les valeurs qu’elle incarne en interne. Chez EcoVadis, divers dispositifs sont mis en place en ce sens : par exemple un réseau interne qui prône la compréhension des personnes LGBT+, un autre dédié au support des personnes souffrant de maladies longues durées, ou bien des actions quotidiennes afin de diminuer notre impact carbone. Notre dernière innovation à ce sujet concerne la création d’une bibliothèque humaine recueillant les expériences de chacun. Le message doit être celui de l’inclusion, de l’acceptation de nos divergences et différences.
Est-il nécessaire pour vous de ne recruter que des profils engagés ?
Nous valorisons l’envie sur le savoir. Cela s’avère bien plus important que la personne soit alignée sur notre culture d’entreprise plutôt qu’elle possède l’ensemble des savoirs et compétences requis. Il en va de même concernant leur engagement environnemental. Leur motivation doit être présente mais nous n’attendons pas d’eux qu’ils soient experts en la matière, du moins au début. Nous avons souvent accompagné des personnes en reconversion, par exemple des juristes qui souhaitent à présent devenir analyste en développement durable. Prendre le temps de former les nouveaux arrivants se trouve être indispensable mais il nous est impossible de miser sur des profils qui n’ont pas la volonté d’avoir un impact durable et concret sur la planète.
Propos recueillis par Elsa Guérin