Recrutement programmatique : un nouveau job à portée de clic
Connecté à Internet, vous vous renseignez sur les horaires de votre prochain film. Soudain, sur votre écran, entre une réclame pour votre marque de vêtements préférée et des offres de billets d’avion en promotion, une bannière publicitaire peu ordinaire apparaît. Il s’agit d’une offre d’emploi pour un poste qui correspond parfaitement à vos attentes. Un miracle ? Non, plutôt une technique qui prend de plus en plus d’ampleur : le recrutement programmatique.
L’alliance marketing et RH
La technique s’inspire du marketing digital. Concrètement, à l’aide d’algorithmes, il est possible, pour une entreprise ou un cabinet de recrutement, d’identifier un candidat potentiel et de lui envoyer un message personnalisé sous forme d’encart publicitaire sur son ordinateur, sa tablette ou son smartphone. En France, les recruteurs souhaitant opter pour cette technique d’approche peuvent recourir aux services de start-up telles que Golden Bees, Tradelab ou Seeqle. Peu sont capables de mener à bien cette tâche mêlant marketing traditionnel et RH. Dans un premier temps, le recruteur expose ses besoins en termes de géographie, d’années d’expérience, de hard et de softskills. Puis, au sein de la start-up, des data scientists conçoivent un algorithme qui identifie les candidats pertinents. Par la suite, des spécialistes du webmarketing achètent aux enchères des encarts publicitaires pour que la « cible» soit exposée au message.
Le recrutement programmatique correspond aux attentes de gros cabinets de recrutement tels que Manpower ou Michael Page mais aussi aux entreprises. S’il permet de dénicher des profils qualifiés, il peut aussi convenir au recrutement de métiers nécessitant peu de diplômes mais en pénurie de candidats tels que l’hôtellerie-restauration. Ainsi, une chaîne comme Courtepaille identifie des salariés travaillant en grande surface pour leur proposer de rejoindre ses rangs. Vinci, Bouygues, Manpower, ou encore l’armée de l’Air utilisent également le programmatique. Autre avantage : il permet de réduire de 60 % les coûts de recrutement. Plus besoin pour un cabinet ou un service RH de scruter les réseaux sociaux professionnels ou de passer des heures à tenter d’approcher des candidats par mail ou téléphone. Le tout en améliorant le sourcing et l’expérience candidat. Autre plus, les bannières publicitaires font connaître l’entreprise à des profils qui ne sont pas forcément en recherche active, mais qui peuvent se montrer intéressés par un changement de poste.
Golden Bees en pole position
Sur le marché hexagonal, Golden Bees, start-up de e-RH créée en 2015 par Fariha Shah et Jonathan Bordereau, est leader sur le marché. Pour continuer sa croissance, la jeune pousse, qui revendique plus de 200 clients et compte 40 collaborateurs, a opté pour une méthode originale qui ne passe pas par une levée de fonds. Fin novembre, elle a annoncé son intégration au groupe Figaro Classifieds qui peut ainsi étoffer son offre comprenant notamment Cadremploi, Keljob ou encore Viadeo. Un retour aux sources pour Jonathan Bordereau qui a passé trois ans dans le groupe de presse de plus en plus diversifié. Les solutions Golden Bees sont déjà proposées aux 15 000 recruteurs travaillant avec Figaro Classifieds. Prochain objectif de cette pépite de la French Tech: s’imposer à l’international.
Lucas Jakubowicz