B. Le Terrec (Groupe BNP Paribas) : "Les équipes sont nos meilleurs ambassadeurs"
Décideurs. Vous êtes DRH de BNP Paribas Leasing solutions depuis peu. Quelle est votre mission ?
Béatrice Le Terrec. J’ai été recrutée chez BNP Paribas il y a plus de vingt ans, d’abord pour travailler dans la banque d’investissement, puis mon parcours s’est orienté vers des équipes d’ingénierie produits et de vente, et plus récemment en tant que responsable de la communication. À ce poste de DRH, j’ai sur ma feuille de route l’accompagnement de la transformation de nos métiers. Celle-ci passe par l’évolution de notre business model et la refonte de notre système d’information.
Lorsque vous parlez de transformation, s’agit-il de transformation digitale ?
Effectivement, nous ressentons une certaine exigence de la part de nos clients et des équipes. Tout doit être digitalisé et les interfaces digitales avec nos partenaires sont clé. Cette mutation nécessite une évolution des équipes, des manières de travailler, et c’est aussi du ressort de la direction des ressources humaines de les accompagner, principalement en matière de recrutement. Travailler sur de nouveaux systèmes implique des compétences nouvelles qu’il n’est pas toujours facile de « dénicher ». Nous sommes en pleine guerre des talents.
« Travailler sur de nouveaux systèmes implique des compétences nouvelles difficilesà ‘‘dénicher’’ »
Quels dispositifs mettez-vous en place pour recruter les profils dits en pénurie ?
Un « strategic workforce planning » a été créé. Il vise à cartographier les métiers et les compétences dont nous aurons besoin à horizon cinq ans. Chaque manager, que nous accompagnons, doit remplir cet exercice de projection. Cela permet de savoir quels chemins nous devons parcourir pour soutenir les équipes, quels dispositifs de formation interne ou externe mettre en place pour garder nos talents et les former. Nous connaissons une réorientation progressive des profils recherchés. Par exemple, en matière de communication, ce sont désormais les experts du digital qui sont les plus demandés. Il s’agit de profils rares, difficiles à attirer. Or, ils seront les mieux à même de gérer les réseaux sociaux, devenus les vitrines de l’entreprise, et auront un rôle important à jouer dans le processus de recrutement. Par ailleurs, nous considérons que nos équipes sont les meilleurs ambassadeurs de notre marque et nous les encourageons à prendre la parole sur ces réseaux. Enfin, des partenariats avec de nouvelles écoles, avec lesquelles nous n’avions pas l’habitude de travailler, se sont conclus. Je pense notamment à des structures spécialisées dans le traitement de la « data ».
Roxane Croisier