L’ANDRH appelle à la création d'un index "emploi des seniors"
La réforme des retraites - avec l’allongement de la durée de cotisation et la fin des régimes spéciaux - combinée à celle de l’assurance chômage qui prévoit la dégressivité des indemnités versées aux salaires les plus élevés, constitue un « mélange explosif », selon Benoît Serre, vice-président national délégué de l’ANDRH. Dont les seniors seraient les premières victimes.
Que les salariés doivent travailler plus longtemps est une réalité économique et sociale que l’association ne remet pas en cause. « Mais c’est un marché de dupes explique-t-il. On renvoie aux entreprises la responsabilité de faire travailler les gens plus longtemps. Et les chiffres montrent qu’elles ne savent pas le faire. » Le taux d’emploi des 55-64 ans, de 51 %, reste, en effet, en dessous de la moyenne européenne. « La France ne peut plus se permettre de ne pas intégrer cette question dans ses réformes sociales. Pour accélérer sur ces enjeux, comme on a su le faire sur l’égalité professionnelle, il faudrait imposer un index de l’emploi des seniors dans les entreprises. »
Une nouvelle contrainte pour les entreprises ?
« Dès lors que l’on met en place ce type de réforme, cette obligation me paraît indispensable. Ne serait-ce que pour sensibiliser la hiérarchie ». Concrètement, cet index serait la combinaison de différents indicateurs concernant la population de seniors d’une organisation : taux d’emploi, taux de formation, niveau de mobilité interne, turnover par rapport au turnover global. Tous les DRH sont aujourd’hui confrontés aux enjeux de vieillissement et d’allongement de carrière. « Avec cet index, on les appelle à exercer leur métier, à prévoir plutôt que subir. »
Vanessa Frey