Priorité 2019 du directeur financier : la gestion des risques (1/6)
Afin de définir les enjeux actuels de la profession, 300 directeurs financiers venant de tous les secteurs et travaillant pour des PME, des ETI ou de grandes entreprises ont répondu au questionnaire en ligne proposé par PwC. L’étude du cabinet d’audit et de conseil comprend aussi l’interview de plus de 80 DAF et deux tables rondes organisées en collaboration avec la DFCG. Six grandes priorités ressortent de l’enquête : le pilotage de la performance, la contribution à la stratégie de croissance, la gestion du cash, l’optimisation des processus, la maîtrise des risques et la gestion des talents.
Les risques s’amplifient au fil du progrès technologique
Classée cinquième dans la hiérarchie des priorités des DAF en 2019, la maîtrise des risques recouvre une large palette de problématiques. La perception de ces risques diffère cependant selon la taille de l’entreprise. Ainsi 71 % des grandes entreprises considèrent que leur exposition aux risques est forte ou très forte contre seulement 24 % des PME/ETI. Ce sont pourtant ces dernières qui sont les plus vulnérables face, notamment, à la recrudescence de la cybercriminalité inhérente à un environnement de plus en plus connecté. Jean-François Le Martret, directeur financier chez Guerbet précise : « Nous avons conscience que les évolutions sont très rapides en matière d’attaques cyber et nous essayons d’aller aussi vite que ceux d'en face. » La perception des risques devient encore plus disparate lorsqu’on les différencie. Les entreprises intermédiaires ainsi que les petites entreprises accordent par exemple plus d’importance aux risques exogènes qu’à la cybercriminalité alors que ces risques sont appréhendés de la même manière du côté des grandes entreprises (36%).
Au centre de toutes les informations (internes et externes) liées à l’activité de l’entreprise, les directeurs financiers sont en première ligne pour mettre en place des instruments idoines afin de contrer les risques. Véronique Hugues, directrice financière chez Dexia Crédit Local, témoigne : « Nous avons cartographié nos risques et mis en place une gouvernance spécifique. Ces dispositifs sont complétés par « 3 lignes de défense » comme l'exige notre environnement réglementaire. » Dans les chiffres, seules 20 % des PME/ETI et 42 % des grandes entreprises appliquent ce dispositif. Néanmoins les grands groupes ont effectué des investissements conséquents pour se prémunir des risques. Ces dépenses leur ont permis pour la plupart d’établir une cartographie des risques qui permet à la gouvernance en place de définir une stratégie. Cependant, sa mise en place ne constitue qu’un aspect de l’arsenal de protection possible. Or, comme l’indique le baromètre Ipsos 2018, 80% des entreprises n'ont pas encore mis en place de partenariats pour accéder à cet arsenal de défense (assurance, solution digitale, capital humain et stratégie).
Sandy Andrianabiby