Bruit au travail : comment ménager ses oreilles ?
Nous passons environ 90% de notre temps à l’intérieur de bâtiments, dont 40% sur notre lieu de travail. L’homo sapiens n’a pas été conçu pour ça. Médecins et scientifiques s’accordent à dire que les bâtiments, au même titre que l’alimentation, ont un impact fort sur la santé psychologique et physiologique de l’être humain. En avons-nous vraiment conscience ?
La tendance au décloisonnement des bureaux en open spaces fait du bruit la première source d’inconfort au travail. Téléphones, conversations, bruits d’équipements (imprimante, machine à café...), les sources de nuisances sont nombreuses et portent atteinte au bien-être des occupants.
Selon une étude menée par l'Ifop en 2018, près de 6 actifs sur 10 (59%) s'estiment gênés par le bruit et les nuisances sonores sur leur lieu de travail. 50% d’entre eux pensent que le bruit est source de fatigue, de lassitude et d’irritabilité.
C'est scientifique, le bruit rend moins productif
Le niveau sonore ne doit pas dépasser 40 décibles. Au-delà de ce seuil, il devient difficile de travailler efficacement, notamment lorsque l’on effectue des tâches nécessitant une attention particulière comme la rédaction ou toute activité de conception.
C’est scientifique, notre cerveau fonctionne mieux au calme. Nos capacités de concentration et donc de mémorisation dépendent en grande partie de notre environnement acoustique de travail. Une expérience fondée sur la « mémorisation d’un texte en prose » a montré que les performances peuvent chuter de 66% lorsqu’on est exposé à un bruit de fond. Inversement, dans un environnement calme, les chercheurs qui ont mené l'étude ont pu observer une hausse de 20% des performances en calcul mental.
Que faire ?
Si les nuisances sonores sont pointées comme la première source de mal-être » au travail, il estpourtant souvent simple et peu couteux d’y remédier facilement, même en site occupé.
Pour rendre un espace acoustiquement confortable il convient de respecter 3 grands principes :
- Eliminer les sources de nuisances sonores émises à l’extérieur des bâtiments (bruit decirculation, train, ...)
- Installer des matériaux absorbants pour diminuer la réverbération des bruits intérieurs
- Créer des barrières acoustiques pour réduire la propagation du bruit
Dans la majorité des cas un réaménagement des espaces de travail, une modification des matériels (photocopieur, machine à café,...) et surtout la diffusion « des bonnes pratiques » suffisent à améliorer significativement le confort acoustique de chacun.
Il est nécessaire de commencer par instaurer une charte de bonnes pratiques de la vie en open space. C’est souvent l’occasion d’une prise de conscience que chacun est source de nuisance sonore pour autrui.
Si le bruit est trop présent, il est possible d’ajouter des abordeurs acoustiques au plafond, au mur, voire sur le mobilier. Ils peuvent s’intégrer parfaitement dans la décoration des espaces, pour devenir quasi invisibles !
Il est également possible d'installer des séparateurs acoustiques à une hauteur adaptée entre les bureaux pour casser l’intelligibilité des conversations. Une conversation dont on comprend le sens est bien plus dérangeante qu’un bruit de fond. Enfin, il est envisageable de s’équiper de Phone-boxs totalement isolées pour passer les appels téléphoniques et permettre aux collaborateurs de s’isoler dans une salle de réunion ou un « espace silence » pour effectuer des taches demandant une concentration importante
La réduction des nuisances sonores dans le cadre du travail, c’est l’assurance d’une meilleureefficacité et d’une réduction de fatigue physique et nerveuse tangible pour les occupants.
Mathieu Lamotte (Kandu)