L’engagement de NQT dans la promotion de la diversité s’inscrit dans la droite ligne de la politique sociale du président Macron qui fait de l’égalité des chances la pierre angulaire de son action. Coup de projecteur sur cette association qui donne aux jeunes diplômés des quartiers des opportunités de carrière.

En mai dernier se tenait durant trois jours le salon VivaTech, la grand-messe de l’innovation. Parmi les centaines de stands de start-up présentant leurs ­solutions technologiques s’était glissé celui de NQT, une association en faveur de l’égalité des chances, qui sait être là où il faut et parler le langage des entreprises. La petite histoire d’abord : en 2005, Yazid Chir, entrepreneur et président du Medef 93, rencontre Jean-Luc, un jeune Français d’origine centrafricaine. Ce natif de Saint-Denis vit de jobs alimentaires, malgré les deux masters dont il est titulaire, car il ne trouve aucun emploi à la hauteur de ses compétences. De leurs échanges naît le projet « Nos quartiers ont du talent ». Renommée depuis NQT, l’association compte à son palmarès des chiffres impressionnants : 43 000 jeunes accompagnés dans l’emploi, 650 entreprises partenaires
et 13 000 parrains.

Des cadres mentors

Le concept ? Mettre en place un système de parrainage pour accompagner des jeunes diplômés issus de zones prioritaires ou de milieux sociaux modestes dans leur recherche d’emploi. Les parrains sont des cadres en activité et bénévoles, travaillant dans les domaines de formation de leurs filleuls. Ils les aident à ­préciser leur projet professionnel et leur ouvrent leur réseau pour faire jouer l’ascenseur social. Ce programme affiche des taux de réussite plus que respectables puisque 70 % des jeunes trouvent un emploi au bout de six mois en moyenne. Très visible, NQT ­bénéficie de l’attention ­de plus en plus grande portée à la ­responsabilité sociale de l’entreprise. Et le président de la République a loué ses mérites lors de son discours sur la politique de la ville en novembre 2017. « Le travail des associations est indispensable pour réussir », déclarait-il. Avec l’apprentissage, le parrainage doit ­devenir un pilier de la politique de ­l­­’emploi des jeunes en France. »

Gagnant-gagnant

« J’ai découvert la force de l­­’engagement du réseau. J’imaginais bien sûr des parrains bienveillants mais je n’imaginais pas à quel point les entreprises partenaires s’investiraient au quotidien pour le projet », se réjouit Jean-Jacques Blanc, directeur général de NQT. Si les entreprises sont nombreuses à libérer du temps à leurs cadres pour leur permettre de devenir mentors, c’est aussi parce qu’elles y ont un intérêt. À l’heure où l’innovation est le maître-mot et où les ­difficultés de recrutement s’accentuent, elles ­bénéficient grâce à NQT d’une ouverture à des profils différents. « Elles trouvent les pépites qu’elles n’auraient pas su ­identifier », affirme Jean-Jacques Blanc, qui présente l’association comme un véritable outil de développement des ressources et des ­compétences. De leur côté, les ­parrains retirent beaucoup de leur engagement : un enrichissement personnel et un renforcement de leur relation à leur entreprise. Et le directeur général de l’association est formel : « Le temps dégagé pour permettre aux collaborateurs d’être parrains est rendu dix fois à l’entreprise tant l’expérience fait croître l’engagement de ces collaborateurs vis-à-vis de l’employeur qui leur permet de vivre cette expérience. » 

Challenges d’envergure

Dans son discours de novembre dernier, Emmanuel Macron rappelait l’objectif annoncé par NQT, celui d’atteindre le chiffre de 100 000 jeunes parrainés d’ici à juin 2022. Pour relever ce challenge, le plus
difficile n’est pas de trouver des partenaires ou des parrains mais plutôt de se faire connaître auprès des jeunes, de les « sourcer » et les convaincre de s’inscrire dans le processus. Une vaste campagne de publicité et d’affichage a d’ailleurs été lancée pour recruter des candidats. Mais, au-delà de sa volonté de voir grossir ses rangs, l’association a l’ambition de sortir d’une logique curative pour s’ancrer dans une culture de prévention.
Un partenariat avec les Crous, qui gèrent les bourses post-diplômes, est ainsi en gestation. Objectif, selon Jean-Jacques Blanc : approcher les jeunes au plus tôt, dès l’obtention de leur diplôme, afin de leur éviter « des mois de galère ».

 

Marie-Hélène Brissot

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