Les DRH favorables aux ordonnances travail
« Ce sont des mesures pragmatiques qui vont dans le bon sens. » Tel est le message qu’a souhaité transmettre Jean-Paul Charlez, président de l’Association nationale des DRH. Les adhérents saluent en effet la volonté du gouvernement de « rénover le modèle social français » en adoptant des réformes qui « reprennent nombre de propositions faites par l’Association ».
Simplifier le dialogue social
Les praticiens RH interrogés plébiscitent l’instauration d’un « comité social et économique », une instance unique et obligatoire dans toutes les entreprises, qui reprendrait l’ensemble des compétences des instances représentatives du personnel actuelles (comité d’entreprise, comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail, et représentants ou délégués du personnel). Ils émettent cependant quelques réserves quant à ses modalités d’application : « La fusion des instances ne doit pas conduire à une juxtaposition des instances antérieures. Elle doit permettre d’améliorer l’efficacité du dialogue social. Sur ce point, tout reste à faire au niveau des décrets », analyse Jean-Paul Charlez. Dans ce contexte, seule la moitié des sondés juge opportun d’ouvrir les négociations en vue de mettre en place un « conseil d’entreprise ».
Sécuriser les relations de travail
Alors que la question ne fait pas consensus parmi les syndicats, les « ruptures conventionnelles collectives » sont majoritairement soutenues par les directeurs des ressources humaines. Plus de 53 % des répondants envisagent de mobiliser ce dispositif qui représente pour eux une « opportunité de sécuriser les plans de départ volontaire », ainsi qu’une « nouvelle solution intéressante » à exploiter. Par ailleurs, ils sont 68 % à souscrire à la mesure visant à mettre en place un modèle de lettre de licenciement rappelant les droits et obligations de chaque partie, une mesure « particulièrement appréciée des professionnels RH en PME ».
Favoriser la négociation au niveau des branches
Même tendance quant à l’assouplissement des modalités de recours aux contrats courts : 65 % des répondants considèrent que la possibilité de fixer les mesures relatives aux CDD et contrats de travail temporaires par une négociation de branche répond à leurs besoins. « Les branches doivent maintenant démontrer leur capacité à négocier sur ces sujets à court terme afin de répondre aux attentes suscitées par ces annonces auprès des directions générales », souligne néanmoins le président de l’association.
Amandine Mujinga