Insolite. Quels sont les plats qui ont le plus manqué aux Français pendant le confinement ?
Le déconfinement se met peu à peu en place et nous retrouvons nos petites habitudes, en témoigne la ruée vers les salons de coiffure. En revanche, les restaurants resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. De quoi chambouler quelque peu la population privée de certains plats. Mais quels sont ceux qui ont le plus manqué aux Français ? Pour répondre à la question, l’Ifop a réalisé une vaste étude pour le compte d’Uber Eats et Fooding.
Verdict : la pizza est le plat qui a le plus manqué aux confinés puisqu’elle est citée par 49% des répondants. En seconde position suivent les moules-frites (44%) tandis que le classique steak-frites complète le trio de tête (43%). Les fruits de mer échouent au pied du podium (40%) et se placent devant le couscous (37%) et le burger (35%).
Le choc des générations
En matière de gastronomie, le clivage générationnel est prégnant. Ainsi, si la pizza est plébiscitée par les moins de 25 ans (68%), elle ne recueille que 36% des suffrages des plus de 65 ans. Le clivage "jeunes-vieux" est encore plus prononcé concernant les burgers (65% contre 5%), les sushis (40% contre 10%) et les tacos (47% contre 4%). Les plus jeunes semblent donc plébisciter le snacking voire la malbouffe, les sushis étant l’exception à la règle.
Pizza vs sole meunière : le nouveau conflit générationnel ?
S’il existe des plats de jeunes, il existe également un régime plébiscité par les plus âgés. La choucroute est mentionnée par 38% des seniors du panel, mais la proportion n’est que de 13% chez les moins de 25 ans. L’écart générationnel est de 25 points pour les fruits de mer et la sole meunière. De quoi inquiéter les poissonniers qui peuvent craindre une érosion de leur clientèle dans les années à venir…
"Bobos parisiens" vs reste de l’Hexagone ?
Snobs, cosmopolites… Voilà quelques clichés nourris à l’encontre des Parisiens. Il semble en partie se vérifier par la gastronomie. 10% des Français se sont déclarés en manque de bobun mais la proportion monte à 24% en région parisienne. Concernant les ramen, la différence est de 6 points. Notons que, pour l’Ifop, la région parisienne correspond à toute l’Ile-de-France. Si l’on se penche sur la ville de Paris uniquement, le différentiel pourrait être plus important encore. De quoi valider l’image de "ville de bobo" ?
En cette période de crise sanitaire, l’on observe également que certains particularismes locaux ont la vie dure. Ainsi, si la bouillabaisse est citée par 27% des habitants du Sud-Est, ce n’est le cas que de 8% chez ceux du Nord-Ouest. Le magret de canard, pour sa part obtient un joli 56% dans le Sud-Ouest, soit un score supérieur de 17 points à la moyenne nationale.
Clivage gauche droite
Certains politistes ou élus estiment que le clivage gauche-droite est mort. Peut-être. Une chose est certaine, il perdure dans nos assiettes. Ainsi, il semblerait que le burger soit estampillé "gauche". S’il a manqué à seulement 25% des électeurs de droite et 28% de ceux du centre, le score monte à 45% pour les Français se positionnant à gauche de l’échiquier politique. Les sushis sont également au cœur d’une confrontation politique : il a manqué à 34% des électeurs de gauche mais à 21% de ceux de droite (chez les frontistes, le score est encore plus bas : 15%). Inversement, le bœuf bourguignon et la choucroute ont l’air d’être des plats de droite avec dans les deux cas, un écart de 12 points.
Les électeurs de gauche semblent en manque de sushis et de burgers. À droite règne la nostalgie de la blanquette et du boeuf bourguignon
Malgré le clivage gauche-droite, les électeurs du Rassemblement national et de la France insoumise semblent avoir des habitudes alimentaires proches. En revanche le clivage RN LR est pour sa part prégnant. Heureusement, certains plats font l’unanimité chez tous les Français quel que soit leur positionnement politique. Vous souhaitez rassembler autour d’une même table des Marcheurs, des fans de Marine le Pen, des mélenchonistes militants et des républicains ? Petit conseil, optez pour le steak frites…
Lucas Jakubowicz
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