Les livres à ne pas manquer en janvier
Voyage en pays disparus
Roumélie, Perak, Inini, Indes occidentales danoises, Carélie de l’Est... De 1840 à nos jours, cinquante États ont connu une existence éphémère, allant de quelques jours à plusieurs dizaines d’années. Certains sont le fruit de la colonisation, d’autres issus du chaos de l’immédiat après première guerre mondiale. Songeons notamment à la Russie du sud ou au mystérieux Allenstein. Le Norvégien Bjorn Berge nous fait découvrir leur histoire tantôt tragique, tantôt comique, toujours loufoque. Avec délectation, le lecteur découvrira au fil des pages un faux membre de la famille impériale austro-hongroise devenu roi de la Terre de feu, un noble français désargenté à la tête d’un éphémère royaume indochinois ou encore un rajah féroce farouchement anti-Rolls Royce. Des personnages truculents, des paysages magnifiques, des villes au nom imprononçable... Voilà qui donne envie de voyager dans le temps. Un ouvrage qui a incontestablement toute sa place dans une bibliothèque.
Atlas des pays qui n’existent plus, de Bjorn Berge, éditions Autrement, 323 pages, 24,90 euros
Brexiters, gilets jaunes : même combat
Si le clivage gauche-droite semble moribond dans les démocraties occidentales, par quoi est-il remplacé ? Par une fracture entre deux clans, « Ceux de partout », les gagnants de la mondialisation, et « Ceux de Quelque part », la majorité. Telle est la thèse défendue par le journaliste David Goodhart dans cet ouvrage, devenu un véritable phénomène médiatique en Grande-Bretagne. Riche en sondages, rapports démographiques et études universitaires (parfois un peu trop), ce livre tout juste traduit de l’Anglais explique irrévérencieusement la montée du populisme, le déclin de la social-démocratie et la méfiance envers les élites faisant toutes partie des « Partout ». Fuite des Blancs hors des métropoles, droitisation des anciennes zones minières, culte du politiquement correct... Le tableau dépeint ressemble à l’Hexagone. La déroute des travaillistes aux dernières législatives donne raison à l’auteur.
Les deux clans, la nouvelle fracture mondiale, de David Goodhart, Les Arènes, 370 pages, 20,90 euros
Règlement de compte chez les Insoumis
Copinage, népotisme, fonctionnement despotique, harcèlement de militants, tribunaux internes... Thomas Guénolé, ancien cadre de la France insoumise dévoile l’arrière-cuisine du parti de Jean-Luc Mélenchon. Si le livre est écrit dans un objectif de vengeance, il reste néanmoins éclairant sur le fonctionnement d’un mouvement politique qui prétend renouveler la démocratie. Il permet de comprendre pourquoi de plus en plus de responsables insoumis quittent le navire.
La chute de la maison Mélenchon, de Thomas Guénolé, Albin Michel, 19 euros, 256 pages
Thorgal, retour au classique. Un mystérieux ermite terré sur une île scandinave battue par les vents pousse ses adeptes, de plus en plus nombreux, au suicide. Pour mettre fin à l’hécatombe et enterrer définitivement une partie de son passé, Thorgal décide de prendre la situation en main. Cette nouvelle aventure marque le retour aux sources du célèbre aventurier viking. Fini les voyages autour du monde et les scénarios proches de « l’heroic fantasy ». Le héros revient vers des aventures plus classiques. Enfin!
Thorgal, l’ermite de Skellingar, de Fred Vignaux et Yann, éditions Le Lombard, 46 pages, 12,45 euros
Lucas Jakubowicz