C’était officieux, c’est désormais officiel : Rachida Dati sera la candidate LR à la mairie de Paris. Le plus dur commence pour la maire du VIIe arrondissement.

Le 6 octobre, LR a tranché: c’est Rachida Dati qui tentera de déloger Anne Hidalgo de son siège de maire de Paris. Elle a été préféré à Marie-Claire Carrère-Gée. Le maire du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq a retiré sa candidature mi-octobre pour dénoncer « un choix déjà arrêté dès cet été ». Un choix par défaut pour certains, une candidature évidente pour d’autres. Et une ligne politique offensive.

Limiter la casse

À l’heure où les élus de droite en lice pour les municipales cherchent à masquer leur étiquette ou à passer des alliances, notamment avec LREM, il semblerait que la stratégie de Rachida Dati soit différente. L’ancienne ministre de la Justice revendique l’appartenance à son parti et insiste pour que celui-ci présente des candidatures autonomes dans chaque arrondissement.

À l'heure où les candidats masquent leurs étiquettes, Rachida Dati revendique l'appartenance à son parti

Un choix osé dans la mesure où LR recueille de moins en moins de voix dans la capitale. Ainsi, lors de l’élection présidentielle, François Fillon a été largement devancé par Emmanuel Macron. Aux élections européennes, François-Xavier Bellamy n’a recueilli que 10,2% des suffrages, tandis-que la liste macroniste écrasait la concurrence dans les quartiers de l’ouest parisien, bastions de LR (avec notamment 48% dans le VIIe arrondissement, fief de Rachida Dati).

Pour LR, l’enjeu principal sera de « limiter la casse » et de garder certaines mairies d’arrondissement. Selon les premières estimations, la victoire de la liste Dati semble improbable et réaliser un score similaire à celui des municipales de 2014 (35% pour Nathalie Kosciusko-Morizet) s’avérera difficile. Rachida Dati est pourtant prête à relever le défi. Ce qui suppose de rassembler au-delà de son propre camp.

Éparpillement ?

C’est donc logiquement que la première prise de parole de la candidate a pris la forme d’un appel à «une dynamique large de rassemblement comme nous avons su le faire à Paris du temps de Jacques Chirac ». Il lui faudra pour cela gommer une image clivante « d’ultra sarkozyste ». Son équipe de campagne prépare une alliance avec Libres, le mouvement de Valérie Pécresse. Celui-ci a investi Pierre Liscia comme tête de liste dans la capitale. Un candidat qui revendique « une proximité politique avec Rachida Dati » et qui « souhaite créer une relation de partenariat, un accord avec les Républicains ». En revanche, le député "Agir la droite constructive" Pierre-Yves Bournazel devrait garder son indépendance.

Autre chantier : rassembler dans son propre camp. Ainsi, le maire du Vie arrondissement Jean-Pierre Lecoq a marqué son désaccord avec Rachida Dati arguant que « des listes purement LR dans tous les arrondissements, c’est la défaite assurée à Paris ». L’équipe de campagne de Rachida Dati devra donc faire preuve de diplomatie pour éviter les défections telles que celles de Florence Berthout maire LR du Ve arrondissement de Paris qui a quitté le parti en juin,ou, Delphine Bürkli maire du IXe, qui fait désormais campagne sous les couleurs de Benjamin Griveaux, candidat LREM.

Lucas Jakubowicz

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