Le 4 avril, l’ancien dirigeant de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a été arrêté à son domicile. Il lui serait reproché d’avoir utilisé l’argent du groupe pour s’acheter un yacht et financer la start-up de son fils. Le dirigeant s’estime victime d’un complot.

Après plus de cent jours de détention dans la sinistre prison de Kosuge, Carlos Ghosn a été libéré sous caution le 6 mars. Son répit a été de courte durée. Le jeudi 4 avril au petit matin (heure de Tokyo), les procureurs se sont présentés à son domicile pour l’arrêter une fois encore.

Motif ? Abus de confiance aggravé. L’ancien patron de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi serait accusé d’avoir détourné à une fin personnelle une partie des 28 millions d’euros que le groupe avait versés à Suhail Bahwan Automobiles, le concessionnaire exclusif des marques Renault et Nissan dans le sultanat d’Oman. Carlos Ghosn aurait utilisé cet argent pour acquérir un yacht de luxe et financer Shogun. Cette start-up implantée à San Francisco appartient à… Anthony Ghosn, fils de l’homme d’affaires.

Cette arrestation survient un jour après l’annonce d’une conférence de presse que tiendrait Carlos Ghosn le 11 avril pour « dire la vérité sur ce qui se passe ». Selon son avocat Junichiro Hironaka, cette conférence aurait « une portée significative ». Elle pourrait remettre en cause la probité d’actuels dirigeants de Nissan.

Sitôt après son arrestation, l’ancien magnat de l’industrie automobile s’est exprimé par communiqué. Il considère son arrestation comme « révoltante et arbitraire ». Selon lui, il s’agit d’un complot de « certains individus chez Nissan qui visent à m’empêcher de me défendre en manipulant les procureurs (…). Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés (…). Je reste persuadé que si ma demande d’être jugé équitablement est respectée, je serai innocenté. »

Lucas Jakubowicz

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