Motion de censure : Theresa May sauvée de justesse
Il s’en est fallu de peu, de 19 voix précisément, mais Theresa May est maintenue à son poste, les députés ayant finalement rejeté la motion de censure déposée contre elle mardi soir par l’opposition travailliste, à 325 voix contre 306. Pas de quoi pavoiser, certes, ni faire taire durablement l’opposition, mais de quoi la maintenir à la tête du gouvernement et lui permettre de « continuer le travail », à savoir : organiser les conditions du Brexit d’ici au 29 mars. Une mission qui semble aujourd’hui impossible tant les positions des uns et des autres sur les conditions du retrait paraissent irréconciliables, mais à laquelle la Première ministre a souhaité s’atteler sans attendre en rencontrant dans la foulée du vote l’ensemble des dirigeants de l’opposition « dans un esprit constructif ».
Parcours du combattant
Pas sûr que cela suffise toutefois à dépasser les divisions internes. Le leader travailliste Jeremy Corbyn lui ayant déjà fait savoir qu’il ne s’assiérait à la table des négociations que si elle excluait l’option du « no deal » et beaucoup appelant encore à la mise en place d’un second référendum… et à parvenir à un compromis d’ici le lundi 21 janvier, date butoir à laquelle Theresa May devra présenter un « plan B » au Parlement avant, s’il est validé, d’aller le « vendre » à Bruxelles. Un parcours du combattant pour la Première ministre qui, mercredi soir, ne doit sa survie politique qu’au soutien du parti unioniste nord-irlandais – le DUP – et au ralliement des députés de son propre camp dont 118 l’avaient lâchée la veille, votant contre son projet d’accord.
« Je ne prends pas cette responsabilité à la légère, a-t-elle déclarée. Nous continuerons à travailler pour mettre en œuvre la promesse solennelle faite au peuple de ce pays ». À savoir : organiser sa sortie de l’Union européenne dans moins de dix semaines. Le week-end promet d’être long.
Caroline Castets