Directrice des investissements chez Beelong Family Office, Marlène Absi est passée de l’univers des sociétés de gestion à celui des multi-family offices en 2015. Une prise de risque certaine mais un tournant réfléchi et opportun qu’elle ne regrette pas un seul instant.

Qu’est-ce que la danse ? La souplesse sûrement, l’harmonie évidemment, la rigueur assurément, un brin de folie peut-être… Contemporaine, jazz, hip hop, classique ou moderne, voire africaine, Marlène s’essaie à tous les rythmes et toutes les postures dans sa jeunesse. Pendant les entraînements elle peaufine ses chorégraphies, prépare les enchaînements, enchaîne les étirements, échauffe ses ligaments. Lors de galas ou de spectacles, c’est le plaisir qui prime entre copines. Dans les écoles de Dijon elle se forme, sur les pistes de danse se déforme.

Ce que l’on pourrait croire à l’opposé de mouvements endiablés – la gestion et les chiffres – a eu raison de son appétit estudiantin. Après un IUT en gestion des entreprises et des administrations et un master finance à l’IAE Dijon, Marlène affine ses aspirations professionnelles avec un master 2 en gestion d’actifs, en alternance chez Tocqueville Finance. Elle poursuit alors sa découverte de l’asset management chez Montbleu Finance, où elle passe huit années formatrices, en tant qu’analyste financier puis gérante, à la rencontre de chefs d’entreprise lui dévoilant leurs stratégies et business models. Puis, voulant se concentrer sur les enjeux globaux des clients, tout en variant les classes d’actifs dans un cadre indépendant, Marlène pivote.

 

La vision long terme qui lui manquait en société de gestion, elle la trouve chez les entrepreneurs

 

Le monde du multi-family office s’ouvre à elle, en commençant par une demi-douzaine d’années chez EVEN FO à chapeauter les investissements. Dès lors, le champ des possibles s’élargit, Marlène prenant plaisir à guider les familles sur des sujets d’investissements variés et techniques. La vision long terme qui lui manquait en société de gestion, elle la trouve chez les entrepreneurs – des visionnaires, what else ? – qui la captivent et dont elle partage, non pas la folie, mais les rêves lointains. Puis ce sera l’aventure Beelong, le challenge qui lui manquait, avec, cerise sur le gâteau, un désir d’impact de sa fondatrice. Voilà pour le parcours. Mais la vérité est ailleurs.

 

Peut-être dans le yoga sportif qu’elle pratique assidûment, sans doute sur les terrains de tennis qu’elle foule régulièrement – les marchés financiers et la petite balle jaune font bon ménage, Stefan Edberg n’est-il pas devenu gérant d’actifs ? –, certainement au-delà des montagnes qu’elle arpente été comme hiver, en chaussures de randonnée ou en ski. L’élévation physique, par conséquent psychique, l’équilibre de l’esprit, le flottement des idées, voilà ce que cherche probablement la Bourguignonne dans le sport et la nature, qu’elle aime tant explorer, de préférence dans les zones rocheuses. Sylvain Tesson n’a-t-il pas dit : "Quand le corps se meut, l’esprit vagabonde, la pensée explore des recoins intouchés" ?

 

Ou bien la vérité est-elle enfouie dans les valeurs d’humilité et d’exigence transmises par une mère et un père simples et droits ayant dû batailler pour réaliser leurs rêves, souvent métronomes du travail à accomplir et garants des attitudes affichées, parfois boussoles dans les moments d’égarement de Marlène et de ses trois frère et sœurs. "J’ai réalisé la chance que j’avais d’avoir des parents qui m’ont à ce point poussée et aiguillée", avoue-t-elle. Des valeurs pour la vie comme l’engagement, la rigueur et la persévérance que ses filles ont désormais la chance d’intégrer, guidées par une chorégraphe aguerrie.

 

Marc Munier

 

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