F. Jubin (WiseAM) : "Nous avons inversé le processus d’accès aux produits structurés"
Décideurs. Vous avez annoncé la nomination de Guillaume de Trogoff en qualité de directeur général. À quelles ambitions répond cette arrivée ?
François Jubin. Cette arrivée vise à accompagner notre croissance. C’est pour nous une nouvelle étape dans notre développement. Nous avons réalisé un grand nombre d’investissements pour renforcer nos équipes, nos process et nos services. Nous souhaitons avoir une présence sur le marché à la hauteur des investissements ainsi réalisés et de nos ambitions.
Vous proposez une offre de produits structurés en mandat. Une offre très atypique ?
Nous avons inversé complètement le processus d’accès aux produits structurés. Nous sommes en amont dans les décisions, en choisissant le type de stratégie, le timing et l’émetteur, en réalisant des appels d’offre et en intervenant sur le marché secondaire. Les conditions d’investissement s’en trouvent alors optimisées, ce qui se traduit par une meilleure gestion du risque et un rendement cible potentiellement plus important.
Les marchés financiers font preuve d’une grande volatilité. Quels conseils donneriez-vous aux épargnants pour réussir leur investissement sur les produits structurés ?
Notre philosophie d’investissement s’adapte aux conditions de marchés. Il y a deux variables majeures, deux questions à se poser. La première est « à quel niveau est le sous-jacent ». La seconde porte sur « le montant des primes d’options », autrement dit la volatilité implicite sur les marchés d’options. En regardant ces deux paramètres, nous pouvons décider de prendre des structurés aux profils plus ou moins agressifs. Aujourd’hui, nous privilégions des produits structurés proposant des niveaux protections importants et des thématiques spécifiques (single stock) avec des niveaux de pricing attractifs. Je pense notamment aux sociétés foncières, aux entreprises du secteur bancaire, des télécoms ou de l’énergie, autrement dit des entreprises avec un business mature, des valorisations décotées et des capacités opérationnelles connues (Total, Unibail-Rodamco ...). Dans ce cadre d’investissement, nous sommes également en capacité d’intervenir sur le marché secondaire.
« Nous réalisons des opérations immobilières pour des montants proches de 5 millions d’euros »
Ces stratégies reposant sur des titres individuels sont-elles plus risquées ?
Deux réponses peuvent être apportées : la première repose sur la diversification, à la fois en matière de type de protection, de structure ou de timing. Nous mettons aussi en place des structures de rappel dégressives permettant d’envisager le rappel du produit structuré de façon sereine.
L’immobilier est un thème d’investissement très apprécié de la clientèle patrimoniale. Vous avez sur ce segment développé une stratégie de niche en vous positionnant sur de l’immobilier d’entreprise dans des métropoles régionales. Pourquoi avoir fait ce choix ?
Notre promesse client est originale et intéressante pour les investisseurs ayant un appétit sur cette classe d’actifs. Nous avons toujours la même philosophie : acheter au-dessus de 6 % de taux de capitalisation acte en main et emprunter avec un taux d’intérêt inférieur à 2,5 %. Cette stratégie répond à un objectif de rendement, de distribution de loyers pour les clients, et non la constitution de plus-values. Nous réalisons des opérations pour des montants proches de 5 millions d’euros. Une taille sur laquelle nous sommes moins nombreux à intervenir. Notre création de valeur est apportée par la capacité de nos équipes à sortir des sentiers battus et à chaque étape de la vie des immeubles. Nos deux gérants séniors ont constitué un solide réseau et ont une connaissance pointue des marchés immobiliers régionaux sur lesquels nous intervenons. Sur le plan fiscal, l’OPCI que nous avons lancé est particulièrement attractif car les investisseurs sont soumis à la flat tax. Et grâce au recours à l’endettement, nous avons une empreinte IFI (impôt sur la fortune immobilière) réduite. L’emprunt réalisé étant en partie amortissable et en partie in fine. En un peu plus d’un an, nous avons réalisé 19 millions d’euros d’opérations.
Propos recueillis par Aurélien Florin