ISF/IFI : le niveau des dons au plus bas ?

Les dons sont aux coeurs de l’actualité française. Si ces derniers atteignent des sommets pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, pour les dons ISF/IFI, les chiffres ne sont pas aussi bons si on en croit les résultats publiés par Apprentis d’Auteuil. L’enquête publiée par l’association porte sur le comportements des contribuables anciennement assujettis à l’ISF et leurs intentions pour l’année en cours. Elle a été réalisée auprès de 300 personnes dont le foyer fiscal était assujetti à l’ISF en 2017.

Un constat préoccupant s’impose : le niveau des dons est au plus bas. Le nombre de donateurs diminue. En effet, parmi les personnes anciennement assujettis à l’ISF, la proportion des donateurs à diminué, passant de 82 % en 2017 à 77 % en 2018. Mais le montant diminue également. Passant sous la barre des 2000 €, le montant moyen des dons a chuté de plus de 500 €. Et les prévisions ne sont guères optimistes. Selon l’enquête réalisée par l’association, ce montant moyen diminuerait encore en 2019. La hausse des dons prévue par 39 % des donateurs ne compenserait pas la baisse que 16 % des donateurs envisagent.

Stéphane Dauge, directeur de la communication et de la collecte de l’association ne cache pas son inquiétude : “ 2018 a été une année particulièrement difficile en termes de collecte pour Apprentis d’Auteuil et nous restons inquiets pour 2019. La fondation accueille plus de 27 000 jeunes et plus de 5 800 familles fragilisées aux besoins grandissants. Nous devons continuer à leur proposer un accompagnement de qualité, personnalisé et toujours innovant, afin de les aider à trouver leur place dans la société.”

Ces résultats font suite aux réformes fiscales de 2018. Le passage de l’ISF à l’IFI, l’introduction du prélèvement à la source, la hausse de la CSG sont autant de mesures qui ont fortement pesé sur le comportement des français en matière de dons. Mais des signes encourageants demeurent. Selon 78 % des donateurs interrogés, le développement de la générosité, dont le rôle est essentiel pour accroître la cohésion sociale, passe par la mise en place d’une fiscalité plus avantageuse.

La volonté de donner demeure, mais nécessite un contexte fiscal plus favorable pour se concrétiser.

TC