Fabrice Revol (Kirao AM) : « Les marchés financiers valorisent peu les cycles d’investissement »
Décideurs. Votre champ d’investigation est principalement axé sur certains secteurs d’activités caractérisés par un retour sur capitaux engagés assez élevé et peu cyclique. Quels secteurs répondent actuellement à vos critères ?
Fabrice Revol. Nous sommes de véritable stockpickers. Dans ce cadre, nous avons développé une appétence particulière pour les sociétés œuvrant dans le domaine des services informatiques ainsi que des biens d’équipement et de consommation. Les éditeurs de logiciels, les entreprises du secteur des médias, de la santé et de l’aéronautique ont également notre préférence. Certes, nous analysons aussi l’environnement global et les décisions pouvant être prises par les banques centrales, mais nous ne fondons pas nos choix d’investissement sur ces éléments. Nous avons la conviction que les sociétés positionnées sur des secteurs en croissance et qui vivent une rupture stratégique majeure sont celles qui présentent le meilleur couple risque-rendement Ces ruptures peuvent s’exprimer par une acquisition structurante, une concentration du secteur d’activité et le retour subséquent d’un pricing power ou encore par la sortie de nouveaux produits ou des mesures de restructuration. Nous suivons de près les cycles d’investissement des entreprises et les phases dans lesquelles elles récoltent les fruits de ces investissements. Les marchés financiers valorisent en effet ces derniers au détriment des cycles d’investissement.
Décideurs. Pouvez-vous nous donner des exemples d’entreprises qui sont en train de réussir leur phase de rupture stratégique ?
F. R. L’un de nos investissements les plus emblématiques concerne le spécialiste des systèmes d’équipement ferroviaire Faiveley Transport. Cette firme a connu une vraie rupture stratégique, avec une phase de développement fortde son carnet de commandes entre 2010 et 2014. Autre entreprise sur laquelle nous sommes positionnés : l’éditeur de logiciel Cegid. Cette firme gérée par Jean-Michel Aulas a réussi à déplacer, avec un grand succès, son business model, des licences vers les abonnements (Software as a Service – SaaS). Un segment sur lequel elle a affiché un taux de croissance de 28 % au cours des neuf premiers mois de l’année 2015.
Propos recueillis par Aurélien Florin
Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « gestion de patrimoine & gestion d'actifs » du magazine décideurs