Une question à Hélène Bourbouloux, administrateur judiciaire, FHB
H. B. Après un premier semestre 2011 marquant clairement la reprise, la tendance s’est brutalement renversée au cours de l’été 2011 et depuis la fin de l’année, et davantage encore depuis le début de l’année 2012. Il s’avère en effet que de nombreux groupes sous LBO vont engager ou rouvrir les discussions avec leurs créanciers. Force est de constater que le marché du crédit s’est resserré, les rémunérations attendues renchéries, et qu’il sera difficile de mener les discussions en particulier lorsque les parties auront déjà réaménagé la dette mais insuffisamment. Un certain nombre d’avenants aux contrats de financement ont simplement consisté à reporter les maturités de deux ans et cela s’avère aujourd’hui très insuffisant, le marché ne pouvant absorber les plus gros refinancements. Les banques et prêteurs financiers sont revenus dans des standards plus équilibrés entre dettes et fonds propres ; lorsque les actionnaires pourront renforcer les fonds propres et corriger ce qui est devenu déséquilibré par l’évolution du marché, les prêteurs consentiront des aménagements.
Lorsqu’en revanche les actionnaires ne pourront se réengager, le cas échéant, parce qu’ils ont déjà réinvesti lors de négociations entre 2008 et 2010, les discussions seront plus tendues. Les banques auront-elles pour autant les moyens de prendre le contrôle et d’assumer le rôle d’actionnaire ? Il est à craindre que dans un contexte économique très incertain pouvant supposer un pilotage attentif et parfois risqué des sociétés, les banques seront peu enclines à la prise de contrôle. Cela pourrait d’ailleurs amener les investisseurs en situation distressed à jouer un rôle déterminant. Dans le même temps, on assiste au développement d’offres de services innovantes où des acteurs proposent des services de portage. Ils deviendront actionnaires mais investiront peu dans l’entreprise ; Les banques conservant la dette éventuellement aménagé dans des instruments de quasi-fonds propres comme les ORA, se verront alors attribuer l’essentiel de la valeur à l’exit. Ces schémas pourront fonctionner si les prêteurs sont confiants dans les compétences de ces acteurs, et s’il n’y a pas ou peu de new money à injecter.
Enfin les banques, sensibles aux conditions actuelles de marché qu’elles doivent elles-mêmes assumer au regard des règles prudentielles de Bâle III seront sensibles au désendettement et si ce n’est par apport de fonds propres, elles seront sensibles aux cessions d’actifs ou d’activités dont les prix de cession diminueront le montant total de la dette. Ainsi se profile une attention plus forte au volume de la dette globale de l’entreprise qu’à la contribution au résultat de ces actifs ou activités. Les acteurs ont tous en tête que certains groupes sous LBO ont atteint une taille telle, que le marché peut difficilement en assurer le refinancement, alors même que leur introduction en bourse ne serait pas davantage réaliste.
Lorsqu’en revanche les actionnaires ne pourront se réengager, le cas échéant, parce qu’ils ont déjà réinvesti lors de négociations entre 2008 et 2010, les discussions seront plus tendues. Les banques auront-elles pour autant les moyens de prendre le contrôle et d’assumer le rôle d’actionnaire ? Il est à craindre que dans un contexte économique très incertain pouvant supposer un pilotage attentif et parfois risqué des sociétés, les banques seront peu enclines à la prise de contrôle. Cela pourrait d’ailleurs amener les investisseurs en situation distressed à jouer un rôle déterminant. Dans le même temps, on assiste au développement d’offres de services innovantes où des acteurs proposent des services de portage. Ils deviendront actionnaires mais investiront peu dans l’entreprise ; Les banques conservant la dette éventuellement aménagé dans des instruments de quasi-fonds propres comme les ORA, se verront alors attribuer l’essentiel de la valeur à l’exit. Ces schémas pourront fonctionner si les prêteurs sont confiants dans les compétences de ces acteurs, et s’il n’y a pas ou peu de new money à injecter.
Enfin les banques, sensibles aux conditions actuelles de marché qu’elles doivent elles-mêmes assumer au regard des règles prudentielles de Bâle III seront sensibles au désendettement et si ce n’est par apport de fonds propres, elles seront sensibles aux cessions d’actifs ou d’activités dont les prix de cession diminueront le montant total de la dette. Ainsi se profile une attention plus forte au volume de la dette globale de l’entreprise qu’à la contribution au résultat de ces actifs ou activités. Les acteurs ont tous en tête que certains groupes sous LBO ont atteint une taille telle, que le marché peut difficilement en assurer le refinancement, alors même que leur introduction en bourse ne serait pas davantage réaliste.