Système de santé en Nouvelle-Calédonie, victime collatérale
En dépit de l'instauration de l'état d'urgence le 15 mai, l’activité de l’hôpital de Nouméa peine à se relancer. Les accès routiers restent bloqués et l'accès aux soins difficile. Malgré la volonté du personnel médical, celui-ci fait face à une fatigue croissante. Les consultations programmées ont été reportées pour prioriser les urgences. En raison des pillages et des difficultés d’approvisionnement, les services de dialyse fonctionnent à capacité réduite, mettant en danger la vie des patients atteints de pathologies aiguës ou chroniques.
Répondre aux difficultés d’accès
Inquiets pour la continuité et la permanence des soins, le Médipôle et l’hôpital de Nouméa ont dû réorganiser leurs services. Un poste médical avancé (PMA) a été installé en centre-ville afin de remettre en place une première prise en charge médicale et, si nécessaire, l’évacuation rapide vers le Médipôle.
Pénurie d’approvisionnement
Les ravitaillements d'urgence en matériel médical et en produits sanguins en provenance de Tahiti et de la métropole n’ont pas suffi à pallier le manque auquel font face les établissements de soins et les pharmacies. D’autant que le ravitaillement reste difficile dans les petites îles de l’archipel.
Vers un début d’apaisement
Des renforts de la gendarmerie nationale, de la police nationale et de la sécurité civile sont à l'œuvre pour stabiliser la situation. L’hôpital de Nouméa compte moins de blessés et de blessures par balles qu'au début des émeutes. Le week-end de la Pentecôte a été l’occasion d’une grande opération de dégagement des barrages sur les axes routiers pour garantir l’accès aux infrastructures. Malheureusement, les émeutes ne sont pas terminées et la crainte existe d’un effet "rebond" des reports de soins.
Sasha Alliel