La start-up Alan, complémentaire santé aux accents digitaux, accélère son développement en cette période de crise. Avec cette série C de 50 millions d’euros, elle souhaite poursuivre sa disruption du marché et se lancer à l’international.

Depuis sa création en 2016, Alan avait déjà récolté 75 millions d’euros. Aujourd’hui, elle annonce avoir levé 50 millions d’euros supplémentaires auprès du fonds d’investissement singapourien Temasek. Seul Index Venture a pu resouscrire au capital de la start-up, laissant les salariés et les fondateurs actionnaires majoritaires.

Avec 76 000 clients, Alan prévoit 58 millions d’euros de revenus en rythme annualisé pour 2020, soit 165 % de plus qu’en 2019. Malgré tout, « même avec les 100.000 adhérents qu'ils veulent obtenir en 2021, ils ne représentent qu'une toute petite fraction du marché, ils ne font d'ombre à personne », tranche Olivier Arroua, associé du cabinet Sélenis. La start-up, pas encore rentable, doit faire face aux mastodontes du marché comme Malakoff Médéric, Axa ou Groupama, implantés. Alors comment expliquer cette confiance des investisseurs en ces temps de frilosité générale ?

Première entreprise à obtenir une licence d’assureur indépendant depuis 1986, Alan a su pénétrer un marché très établi mais vieillissant. « La crise actuelle consolide nos hypothèses que la santé doit se digitaliser, que les entreprises ont un rôle à jouer dans la santé des leurs employés et que le public et le privé doivent travailler main dans la main.  », déclarait sur BFM TV Jean-Charles Samuelian, cofondateur et président d’Alan. La start-up attire les ingénieurs d’Europe et de la Silicon Valley par une culture d’entreprise très en pointe avec notamment une transparence des salaires, la possibilité du télétravail et une organisation décentralisée. Le format entièrement mobile d’Alan permet, en sus de remboursements désormais plus rapides que ceux de la sécurité sociale, de mettre en place des téléconsultations, des notifications personnalisées de prévention, une aide pour trouver les bons médecins, des outils de méditation et de yoga, etc.

Cette levée de fonds permettra à l’entreprise de multiplier ses services afin de « devenir une appli faisant partie du quotidien des gens, qui regroupera les éléments nécessaires à la gestion quotidienne de leur santé », déclare Jean-Charles Samuelian. Pour réussir à couvrir l’ensemble du parcours de soin, ce dernier étudie toutes les options, qu’il s’agisse de partenariats ou d’acquisitions. Le service de téléconsultation a par exemple été mis en place à travers une collaboration avec Livi. Outre l’augmentation de l’offre de services, Alan utilisera cet argent pour se lancer à l’international, à commencer par l’Espagne et la Belgique dès cet été.

Baptiste Delcambre

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