Le 28 juin, l’État et l’université de Caen-Normandie ont signé l’acte de dévolution par lequel cette dernière devient officiellement propriétaire de son patrimoine immobilier. Retour sur cette nouvelle étape importante vers l’autonomie des établissements secondaires français.

C’est un patrimoine aussi méconnu qu’exceptionnel qui vient donc symboliquement de changer de main. Il y a certes le Campus principal, situé en plein cœur de la ville, "classé monument historique et construit selon les plans de l’architecte Henri Bernard qui s’est inspiré de l’université américaine de Columbia", comme le révèle François Caumont, directeur du patrimoine et de la logistique. Mais aussi plus de 90 bâtiments, répartis sur 19 sites et 6 agglomérations, pour une surface bâtie de 283 000 mètres carrés, le tout valorisé pour plusieurs centaines de millions d’euros. Caen-Normandie est donc la sixième université française à acter cette dévolution après celles d’Auvergne, Toulouse 1, Poitiers, Bordeaux, et Aix-Marseille.

Aboutissement

"C’est l’aboutissement d’un long processus, engagé en 2014", se souvient François Caumont, visiblement ému. "Ces années de travail et d’inventaire nous ont permis de devenir de véritables experts de notre patrimoine immobilier, de monter en compétence pour le connaître sur le bout des doigts et, demain, en faire un levier économique, mais aussi pédagogique et culturel, pour s’adapter à l’évolution des usages, de la démographie, ainsi qu’à la nécessaire transition écologique et énergétique." Les équipes du directeur du patrimoine et de la logistique n’ont cependant pas attendu cette dévolution pour engager la transformation de leur patrimoine, que ce soit en engageant la mutation de la chaufferie à gaz du Campus 1 en chaufferie biomasse, où en devenant pionnières dans la mise en œuvre du BIM (maquette numérique du bâtiment). Côté rénovation énergétique, une aile de l’université a été complètement réhabilitée et sera réouverte en septembre. Elle servira d’unité pilote pour les prochaines rénovations.

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Levier

La signature de l’acte s’est faite en présence de Lamri Adoui, président de l’université de Caen Normandie, de la rectrice Christine Gavini-Chevet, ainsi que du préfet du Calvados Thierry Mosimann et des représentants des préfets de la Manche et de l’Orne, Ollivier Cornec et Marie Cornet. C’est l’étude LNQV – Les Notaires du Quai Voltaire représentée par Vincent Roussel, assistée de Lacourte Notaires (Marie Knittel et Bertrand Lacourte), qui a reçu les 19 actes notariés de cette opération hors-norme. Après les signatures électroniques effectuées par l’ensemble des représentants, Lamri Adoui s’est félicité de cette opportunité donnée à l’université de "faire des campus des lieux acteurs de leur territoire, propices à la réussite des étudiants, à leur qualité de vie, des démonstrateurs de transition, d’innovation intellectuelle et technologique au meilleur standard, pour relever le défi de la compétition internationale. L’acte de dévolution marque le point final d’un processus et le début d’une nouvelle étape pour faire du patrimoine, non plus seulement un sujet d’entretien, mais un levier pour répondre aux exigences du développement durable, aux nouveaux usages, aux transformation pédagogiques ainsi qu’à une plus grande modularité." Le préfet Mosimann a tenu à conclure la cérémonie en assurant que cet acte ne signifiait pas un désengagement de l’État qui restera « aux côtés » de l’université.

Troisième vague

Après un départ timide lors des deux premières vagues de dévolution, les choses devraient s’accélérer avec la troisième vague attendue dans les mois à venir et pour laquelle quatorze dossiers de candidature auraient été déposés. "C’est la preuve de l’intérêt grandissant des universités qui ont compris qu’elles pouvaient faire vivre leur patrimoine afin de le mettre au service d’un meilleur exercice de leur mission", se félicite maître Roussel. "Grâce au dossier de Caen, nous avons pu renforcer notre expertise et souhaitons pouvoir accompagner d’autres universités pour la mise en œuvre de leur autonomie immobilière. dans l’écriture de cette nouvelle page pour leur patrimoine…" Avant de préciser que sa mission auprès de l’université de Caen est loin d’être terminée : "Nous avons établi un lien fort et privilégié avec les équipes de François Caumont et devons, ensemble, mettre en place dans les mois à venir l’outil digital de gestion immobilière sécurisée notaBim, pour l’utilisation duquel tout le patrimoine muté a été rendu techniquement compatible. Un très gros chantier en perspective !"

AM

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