Longtemps, Vanessa Proust fut l’une des grandes promesses d’EY, au point de devenir associée à 33 ans, tout en investissant dans des start-up. Cette passion a pris le dessus et, celle qui est désormais à la tête de sa propre structure, revient sur son parcours.

Des process, des réunions, une hiérarchie bien établie… Les grands cabinets de conseil constituent une sorte de bureaucratie, à des années-lumière de la start-up nation. Pourtant, c’est là que Vanessa Proust a développé un étrange virus, celui de la businessangelite aiguë…

Formée chez EY

À 20 ans, l’étudiante en école de commerce fait ses premiers pas dans le monde professionnel chez EY comme apprentie, puis comme junior. "J’étais dans le secteur banque-assurance et mes missions consistaient à accompagner et conseiller des grands groupes et leurs filiales." En parallèle, grâce à des amis, elle investit dans sa première start-up en 2014 à l’âge de 29 ans. "C’était un petit ticket avec mes économies personnelles." Mais la jeune femme commence à se passionner pour l’univers des start-up.

L'investissement comme hobby

Tout en continuant à travailler chez EY, elle poursuit son activité de business angel en misant sur quatre autres jeunes pousses. Son flair se développe et son hobby lui permet d’acquérir des compétences utiles à son employeur. En 2019, elle devient la plus jeune associée du poids lourd du conseil: "Je suis persuadée que mon activité dans l’investissement a accéléré ma carrière, analyse-t-elle. Rencontrer des entrepreneurs m’a permis de mieux comprendre les grands enjeux économiques du futur, les besoins en innovation. Un atout lorsque l’on collabore au quotidien avec des multinationales."

Vanessa Proust aurait pu mener les deux métiers de front. Mais, en 2021, elle réalise une "sortie fois 100". En bon français, l’un de ses premiers investissements lui rapporte 100 fois sa mise.

Se mettre à son propre compte

Elle profite de cette rentrée d’argent pour devenir business angel à plein temps et monte One Green, sa propre société qui emploie deux analystes. "C'est nécessaire pour traiter efficacement les cinq à six demandes que nous recevons chaque jour", souligne-t-elle. Pour savoir s’il faut investir ou non, chacun a sa sauce secrète, ses lignes rouges ou des valeurs cardinales. 

"Pour que je mise de l'argent, il faut d'abord que la structure génère du chiffre d'affaires et soit en croissance"

"Pour ma part, je suis très terre à terre, pour que je mise de l’argent, il faut d’abord que la structure génère du chiffre d’affaires et soit en croissance." Les vendeurs de vent et autres "beaux parleurs" sont priés d’aller voir ailleurs. Mais Vanessa Proust ne néglige pas l’aspect humain pour autant. À cet égard, trois qualités sont un atout : "Si l’équipe a une véritable passion pour l’entrepreneuriat, est prête à faire preuve de résilience et de polyvalence, c’est parfait. » Autre point vital, « s’assurer que les fondateurs soient sur la même longueur d’onde sur tout : de la commercialisation à la stratégie de développement".

Désormais, Vanessa Proust peut se targuer de compter une cinquantaine de sociétés dans son portefeuille avec une grosse prédilection pour la fintech, l’assurtech et les Saas. Citons notamment Money Walkie, Karmen ou Abby, solution à destination des freelances.

Lucas Jakubowicz

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