Après la faillite de trois banques américaines la semaine dernière, dont les conséquences avaient déjà fait frémir les marchés boursiers, la situation s’est encore compliquée ce mercredi avec une chute en clôture de la banque d’affaires suisse à -24% et un pic à -30% dans la journée.

Traditionnellement considérées comme sûres, les banques suisses pourraient bientôt trahir leur réputation. La valeur boursière du Credit Suisse a dévissé mercredi entraînant les Bourses européennes dans sa chute après les propos du président de la Banque nationale d’Arabie Saoudite (BNB), principal actionnaire de la banque suisse. Ce dernier a refusé catégoriquement tout refinancement. Depuis octobre 2022, et une série de scandales qui l’avait déjà ébranlé, l’institution helvétique a perdu 85% de sa valorisation.

La Première ministre Élisabeth Borne a réagi devant le Sénat : "Nous sommes très vigilants mais la situation est très différente de celle que nous avons connue en 2008", avant de relativiser : "​S'agissant de Credit Suisse, dont les difficultés sont connues de longue date, je tiens à rappeler que cette banque n'appartient pas à la zone euro, elle n'est donc pas soumise à la supervision bancaire européenne." Pourtant, le cours de la plus grande banque française, BNP Paribas, déjà particulièrement affecté en début de semaine, a été brièvement suspendu mercredi, avant de clôturer en baisse de 10%. Son plus bas niveau depuis mars 2020 et les annonces liées au Covid-19. La Société Générale a connu pareille mésaventure en clôturant elle, à -12%. Les valorisations de ces deux banques phares de l’Hexagone ont continué leur chute ce jeudi matin 16 mars.

50 milliards de francs suisses pour sauver le Credit Suisse

Dans la nuit de mercredi à jeudi, la banque d’affaires suisse a annoncé qu’elle allait exercer l'option d'emprunter jusqu’à 50 milliards de francs suisses à la Banque nationale suisse. L’objectif de ce prêt sera de "soutenir les activités de Credit Suisse et de ses clients".

Ce jeudi, la BCE se réunissait pour choisir une stratégie en réaction aux perturbations qui secouent les marchés boursiers. Christine Lagarde avait le choix de ralentir la hausse des taux d’intérêt pour soulager les banques, quitte à relancer une inflation qui ne diminue pas dans l’UE ou bien prôner le statut quo au risque de voir la situation s’envenimer. La gardienne de la politique monétaire européenne a finalement fait le pari de la solidité des liquidités et des capitaux en relevant les taux d’intérêt de 0,5%, face au spectre d’une nouvelle crise financière.

Tom Laufenburger

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