Inflation, PGE, coût de l’énergie… Certains diront qu’il était prévisible que des entreprises comme Place du Marché tombent en liquidation judiciaire. C’est en tout cas ce à quoi s’attendaient les salariés de cette entreprise. En l’absence de candidat à la reprise, 1 900 postes seront supprimés.

En redressement judiciaire depuis octobre 2022, faute de repreneur pour l’entreprise spécialisée dans la livraison de produits alimentaires à domicile, le tribunal de commerce de Lyon a finalement rendu un délibéré ce vendredi 13 janvier qui place la sociéte en liquidation judiciaire.

En janvier 2020, les deux frères Léo et Patrick Bahadourian, actionnaires de la florissante enseigne Grand Frais, reprenaient Toupargel, rebaptisé Place du Marché, via la holding patrimoniale Agihold France.

En octobre 2022, le groupe demande de placer Place du Marché, en perte de vitesse, en procédure de sauvegarde.

Pourtant, dès la fin novembre 2022, celle-ci est placée en redressement judiciaire. "Une telle procédure en trois mois, en mettant 1600 familles sur le carreau, c'est ubuesque !", a dénoncé Mme Kohily, responsable syndicale.

Les causes de la liquidation

Les frères Bahadourian souhaitaient innover et digitaliser l’accès à leurs produits. Erreur fatale qui coûtera une chute des ventes spectaculaire passant de 271 millions d’euros en 2017 à 200 millions en 2021-2022. En cause ? Le modèle économique de la télévente et la moyenne d’âge d’une clientèle trop âgée. Beaucoup ont plus de 70 ans et ne savent pas se servir d’Internet. Le changement de nom n’a pas non plus favorisé la relance sur un marché très concurrentiel.

Un délibéré lourd de conséquences

En 48 heures, l’avenir professionnel de 1900 salariés se joue définitivement. Situé à Civrieux-d’Azergues dans le Rhône, "Place du Marché" ferme ses portes sans aucune candidature de reprise, malgré l'intérêt un temps manifesté par l'enseigne discount Tazita. Vendredi, le tribunal a ainsi placé en liquidation judiciaire Place du Marché et ses 1600 salariés ainsi que ses deux sociétés sœurs, Eismann et Touparlog, 300 salariés à elles deux. "Il n'y a aucun espoir de reprise", se désolait mercredi Wafaa Kohily, la secrétaire (CGT) du Comité social et économique (CSE).

Président de l’entreprise, Brieuc Fruchon assurait que : "Notre priorité est de travailler sur la préparation de cette liquidation judiciaire et d'accompagner au mieux avec les services de l'Etat les salariés pour qu'ils rebondissent le plus rapidement possible." De fait, il s'agit de l’un des plans sociaux les plus importants avec celui de l'enseigne textile Camaïeu déclarée en liquidation judiciaire en septembre 2022 et qui concernait 2100 salariés.

Laura Guetta

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