Le fonds de capital-innovation C4 Ventures sécurise la première partie de son véhicule C4 Ventures II, à mi-chemin de son objectif de 80 millions d’euros. Celui-ci servira à financer les innovations de rupture qui ne manqueront pas de survenir en réaction à la crise actuelle.

Lever des fonds en pleine pandémie de Covid-19 n’est pas chose aisée. Le fonds C4 Ventures, monté en 2014 par l’ancien directeur général EMEIA d’Apple Pascal Cagni, a cependant pu capitaliser sur les succès de son premier véhicule. De fait, sur 30 prises de participations depuis sa création, cinq sont devenues des licornes : Nest, Formlabs, Via, Riskified et Graphcore. « Au 31 décembre, nous étions sur un multiple par trois du capital investi, ce qui est dans la moyenne très haute des fonds européens et français », peut se vanter Boris Bakech, principal du fonds. Outre ces bons résultats, Pascal Cagni est persuadé que le Covid-19 devrait « être porteur d’innovations et de ruptures technologiques ». C4 Ventures s’est donc facilement attiré la confiance d’entrepreneurs et de dirigeants expérimentés, d’investisseurs rompus au capital-risque et d’anciens partenaires.

Le 11 mai, C4 Ventures II passait la barre des 40 millions d’euros récoltés, pourun objectif de 80 millions d’euros qui devrait être atteint d’ici la fin de l’année. Deux jours plus tard, le fonds annonçait son entrée au capital de Centrical, une start-up israélienne spécialisée dans la performance au travail. Confiante dans ce projet de deuxième véhicule, le GP avait déjà investi dans six sociétés par le biais de son prédécesseur, transférées depuis sur le nouveau millésime. Dans la lignée de son aîné, C4 Ventures II investira dans des sociétés européennes spécialisées dans l’e-commerce et les médias numériques, mais délaissera l’internet des objets qui, « après une vague de consolidation, […] a connu une forme de gadgétisation » , selon Boris Bakech. Le fonds se tournera davantage vers le B2B, en particulier le segment des logiciels ou des semi-conducteurs. « C4 Ventures II entend mettre des tickets de deux à quatre millions pour mener une levée de fonds en Série A et co-investir pour les autres tours de table », précise l’investisseur.

Baptiste Delcambre

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