Depuis la création du concept en 2013 par Aileen Lee, spécialiste américaine du capital-risque, le nombre de licornes dans le monde n’a cessé de progresser, passant d’une dizaine de spécimens en 2015 à plus de 150 aujourd’hui. Effet de mode oblige, ces start-up bodybuildées n’ont cessé de faire les gros titres des médias.

Pourtant, ces sociétés non cotées et valorisées à plus d’un milliard de dollar ne représentent qu’une infime part des start-up. Sur les 60 000 jeunes pousses américaines créées au cours des dix dernières années, seulement 0,1 % sont devenues des licornes. En Europe, le constat est le même : on en recense seulement cinquante-sept.

Un pari sur l’avenir

Mais c’est cette rareté qui les rend fascinantes, car le monde merveilleux du capital-risque fonctionne lui aussi avec ses mythes : ici, pas de chevaliers courageux ou de princesses endormies, mais des entreprises créées dans un garage ou dans une chambre d’étudiant transformant des geeks en hommes hyper influents. Ainsi, même dans le monde du capital-risque, les licornes peuvent redevenir grenouilles. Car la valorisation de ces sociétés ne traduit pas des faits concrets mais un potentiel. La licorne demeure avant tout un pari sur l’avenir.

Une récente étude réalisée par deux chercheurs des universités de Stanford et de Colombie-Britannique montre que la moitié des start-up détentrices du statut de licorne seraient en réalité surcotées de 48 % en moyenne.  Treize d’entre elles redeviendraient même de simples chevaux… Des chiffres qui laissent craindre l’explosion d’une bulle financière. Bill Gates, le fondateur de Microsoft et oracle de la high-tech mondialisée, a même appelé à une prise de conscience générale par les investisseurs de la valeur réelle des licornes. Les douze coups de minuit seraient-ils sur le point de sonner ?

Vincent Paes

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