Risk manager de la multinationale française Veolia, Oliver Wild est également administrateur de l’Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise. Il revient sur son exercice professionnel et l’évolution de sa profession.

[À l'occasion de l'ouverture des journées de l'Amrae, le magazine Décideurs s'est penché sur l'univers des risques en entreprise. Rencontre avec les principaux experts du secteur]. 

 

Décideurs. Comment exercez-vous la fonction de risk manager au sein de Veolia ?

Oliver Wild. Mon métier est classiquement de soutenir le top management et les opérations dans les prises de décisions stratégiques, en définissant la politique de gestion des risques du groupe et en développant des outils appropriés pour identifier, évaluer et gérer les risques. Ce travail est accompagné d’un dispositif de contrôle interne à l’échelle du groupe, que je coordonne avec les directions fonctionnelles (finance, ressources humaines …). Notre maillage géographique permet la remontée d’informations au siège pour établir une cartographie des risques complète et précise. Tout est centré autour de la tolérance au risque, la ligne qu’on ne peut pas dépasser. L’important est d’appréhender, de prévenir les risques et de se protéger sur de l’exceptionnel.
 

Quelle est votre approche du risque dans le contexte de mutation de votre profession ?

Le risque est une composante majeure de l’activité mais il se conjugue désormais avec la stratégie. La fonction est beaucoup plus opérationnelle qu’auparavant. Le risk manager n’est plus uniquement tourné vers le passé pour relater d’un sinistre afin d’améliorer la gestion future. Son apport essentiel est la transformation d’un risque en opportunité. Le métier n’est plus cantonné à la prévention et à la protection, il s’est ouvert au développement et à la croissance de l’entreprise.

 


« Notre mécanisme de gestion des risques en interne est offert à nos clients »

Cette manière d’exercer se retrouve-t-elle dans l’approche avec le client en externe ?

Les outils de gestion des risques que nous avons développés en interne pour nos activités sont intégrés à nos offres pour accompagner nos clients. Pour les villes, nous les aidons sur de nouvelles problématiques telles que la résilience aux évènements climatiques, l’urbanisation croissante ou le vieillissement de leurs infrastructures. Après analyse des risques nous mettons en place des actions concrètes pour protéger et mieux préparer la ville aux risques identifiés. Puis nous l’accompagnons dans la réalisation de ses objectifs stratégiques. C’est une démarche sur un horizon large de risques dont les bénéfices ne se limitent pas à l’environnement mais associent l’économique et le social, contribuant ainsi à l’attractivité et la compétitivité.

 

Quelle est la position de Veolia face à l’émergence du risque cyber ?

À l’origine le risque cyber concernait seulement les données personnelles. Désormais, l’entreprise qui détient de telles données se doit d’opter pour une politique de sécurisation. En cas de perte ou de vol de données c’est la crédibilité même de l’entreprise qui est touchée. Le dommage cyber est réputationnel en plus d’être financièrement préjudiciable. Le risque cyber n’est plus tant émergent que présent. Si vous estimez que votre entreprise n’a jamais subi d’attaque cyber, c’est que vous ne le savez pas encore ! L’important est de bâtir un dispositif de détection rapide pour limiter l’impact de l’attaque et de sécuriser la continuité d’activité, nous y attachons une attention particulière chez Veolia.


Propos recueillis par Paul Demay

 

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