Un an après sa nomination à la tête de CFA Society France, Myriam Ferran dresse un bilan des initiatives prises par l’association en matière d’accompagnement de leurs membres et de parité hommes/femmes au sein de la profession de l’investissement.

Décideurs. Quelles sont les principales missions de CFA Society France ?

Myriam Ferran. Nous sommes l’une des 147 sociétés affiliées à CFA Institute, qui regroupe et représente 130 000 professionnels de l’investissement à travers le monde. Notre principale mission est de représenter les membres sur le territoire français et de promouvoir les métiers de la finance ainsi que la déontologie, l’éthique et les valeurs de CFA Institute. Nous accompagnons nos membres dans la gestion de leur carrière et dans leur développement personnel à travers des programmes et des conférences qui ont été mis en place par notre association avec le soutien de membres volontaires et de CFA Institute. Depuis 2015, un dialogue sur la diversité et la place des femmes dans la finance a été instauré grâce à l’événement annuel Women in Investment Management Initiative. Nous organiserons notre troisième édition de l’événement à Paris en mai 2017 : une rencontre qui permet de connecter nos membres entre elles et de replacer l’investisseur dans un environnement tourné vers la parité.

 

Quelles conclusions tirer de l’étude réalisée par CFA Institute sur la diversité des sexes dans le monde de la finance ?

Sans surprises, cette étude réalisée dans les pays d’Europe, d’Asie et d’Amérique montre que les femmes sont toujours sous-représentées dans tous les pays et dans toutes les fonctions du processus d’investissement, sans exception. Trois pistes d’amélioration ont été proposées : améliorer qualitativement et quantitativement l’information destinée aux femmes dans leur choix d’orientation, informer les investisseurs sur l’impact positif de la parité sur le rendement et promouvoir le concept de behavioral finance, qui tiens compte des facteurs humains et sociologiques de la prise de décisions. 

 

La France est-elle bonne élève en matière de diversité par rapport à d’autres pays ?

Notre pays ne sort pas du lot. Les pays qui se montrent les plus exemplaires en la matière sont les pays asiatiques, tels que le Vietnam, les Philippines ou la Chine où les femmes représentent plus de 31 % des membres de CFA Institute, ce qui est largement au-dessus de la barre des 20 % que nous enregistrons en France.

 

Si aujourd’hui la majorité des acteurs s’accordent sur l’importance de la diversité, quelles sont les raisons de la sous-représentation des femmes dans les métiers de l’investissement ?

L’équilibre vie privée/vie professionnelle reste toujours un facteur important. Du fait de la difficulté de la gestion de cette articulation, les femmes sont moins enclines à prendre des risques dans leur carrière. La maternité reste au cœur de cette problématique : les femmes sont peu préparées aux changements qu’elle implique. Mais il faut noter que malgré les exigences du métier, l’industrie de l’investissement offre beaucoup de flexibilité, caractérisée par une tolérance envers les absences et la souplesse des horaires de travail.  De la même manière, les investisseurs sont de plus en plus convaincus de l’importance de la diversité des sexes au sein des équipes, et cette reconnaissance est plus qu’encourageante.

 

Quels sont vos projets sur l’accompagnement de vos membres ?

Nous continuons à travailler avec notre réseau universitaire, qui compte quatorze partenaires universitaires, sur l’identification et l’orientation des profils éligibles et sensibles aux métiers d’investissement. Une réflexion que nous menons est de développer nos relations avec les établissements d’enseignement secondaire, ce qui nous permettrait d’intervenir en amont des choix stratégiques de nos futurs membres.

 

Propos recueillis par Tatiana Dvoretskaya

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