Bryan, Garnier & Co s’est imposée comme la banque d’investissement de référence en Europe dans le domaine de la santé. Olivier Garnier revient sur ce leadership bâti en à peine vingt ans.

Décideurs. La banque fête ses vingt ans en 2016. Quel bilan tirez-vous de cette double décennie ?

Olivier Garnier. Le bilan est positif. Ce modèle de banque d’affaires que nous avons défini en 1996 répondait à une lacune en Europe. Force est de constater qu’aujourd’hui il est encore plus pertinent qu’il ne l’était à l’époque. Nous répondons aux besoins des entreprises d’avoir un écosystème qui les soutient avec des banquiers qui combinent l’expertise de premier rang des grandes banques internationales et aussi la proximité d’une boutique. Nous avons réussi à développer cette approche d’acteur paneuropéen avec des spécialisations sectorielles très fortes. Avec les années, nous sommes devenus plus français, même si nous demeurons anglais. Sur le plan de la croissance, nous aurions certainement pu aller plus vite si nous n’avions pas connu deux périodes brutales : la correction post-bilan Internet en 2000 et, plus récemment, celle de marché de 2008. Ce fut deux périodes de trois années assez complexes. Je retiens également que le fait d’avoir réussi à conserver une structure indépendante constitue une véritable réussite. Au total, nous avons réussi plus de 400 opérations, avec des enjeux croissants. Nous avons réussi à faire les pas supplémentaires nous permettant de grandir. Nous sommes devenus une référence, notamment dans le venture capital. La pénétration sur le marché américain en 2010 nous a d’ailleurs permis d’acquérir une expertise supplémentaire pour y amener en Bourse des sociétés européennes. Cela s’est traduit par l’IPO de LDR au Nasdaq, une première ! La valorisation de nombreuses sociétés que nous avons accompagnées par la suite sur le Nasdaq a excédé le milliard de dollars à l’instar de DBV ou encore Galapagos. Nous avons à notre actif de nombreuses entreprises dont la valeur a été multipliée par dix (100 millions d’euros à un milliard d’euros).

 

Justement, quelles sont les opérations dont vous êtes le plus fier ?

C’est difficile de n’en retenir que quelques-unes. Je citerai la vente de Lexi à Orange, le placement de capital de MGI, la vente d’Alti à Tata, l’OPA sur Infovista, le rachat de Metrologic par Astorg ainsi que la belle histoire de Viviane Chaine-Ribeiro dans la constitution de Talentia. Nous l’avons accompagnée dans son développement.

 

Quelles sont vos ambitions ?

Nous avons la volonté de continuer notre développement, que ce soit d’un point de vue géographique ou en matière d’expertise. Cela passera par le recrutement ou le rachat d’équipes, ainsi que dans des alliances stratégiques dans le monde. L’objectif est de poursuivre notre soutien à l’écosystème qui finance les entreprises de croissance en Europe et principalement en technologie.

 

Et si l’on devait se projeter dans dix ans ? Comment imaginez-vous la banque ?

Nous devons continuer à structurer de façon plus importante le marché de la technologie en Europe, comme nous l’avons fait dans le domaine de la santé, au-delà du capital-venture, sur les marchés de capitaux, pour que les entreprises puissent se reposer sur l’ensemble du secteur. Nous voulons continuer notre travail de fond, accompagner les dirigeants et leurs actionnaires devant les enjeux de croissance qu’il rencontrent.

 

Propos recueillis par Mathieu Marcinkiewicz

 

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