À seulement vingt-neuf ans, Marine Souchard a déjà touché à tout, de l’agrément auprès de l’APCR en passant par les contrats ou les ressources humaines. Véritable couteau suisse, elle revient sur son quotidien de juriste au sein de Morning, start-up créée en 2013 positionnée sur le créneau du paiement entre particuliers.

Décideurs. Quel a été votre premier challenge au sein de Morning ?

Marine Souchard. Contribuer à l’obtention de l’agrément délivré par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a été le premier challenge à relever. Il s’agit d’une procédure longue, qui nécessite une structuration au sein de l’entreprise : en tant qu’établissement de paiement agréé, nous sommes assujettis à de nombreuses obligations, au même titre que les banques. Nous devons justifier d’une structure et d’un modèle économique solides. À ce titre, des bases juridiques ont dû être mises en place afin de répondre aux exigences liées à notre statut d'établissement réglementé (notamment en matière de lutte contre le blanchiment), mais aussi relativement à la documentation à produire et à transmettre aux autorités de contrôle. Parallèlement, mon rôle a aussi été de sensibiliser les salariés à l’importance de l’intégration du juridique dans leurs activités quotidiennes. Le but étant de sécuriser les contrats, de s’assurer que les réponses des partenaires correspondent bien à nos besoins et de permettre que l’engagement de la société se fasse dans de bonnes conditions. 

 

Décideurs. Quels sont les avantages à travailler dans une start-up ?

M. S. Le quotidien d’un juriste dans une start-up est très différent de celui d’un poste similaire dans une grosse structure. Ici, tout est à faire. Je suis la seule juriste de l’entreprise, ce qui veut dire que j’ai une grande autonomie et une grande indépendance. J’ai la chance de traiter de thématiques très variées : je peux plancher sur un contrat logiciel le matin avant d’assister les ressources humaines sur des problématiques de droit social l’après-midi, et de finir avec les équipes marketing. Cela demande une grande curiosité et une certaine capacité d’adaptation. Je pratique un droit non contraignant, qui a pour objectif de faciliter les projets de l’entreprise. En travaillant au sein d’une start-up, nous pouvons également, à notre échelle, contribuer à faire évoluer le droit : Morning est aujourd’hui le premier établissement de paiement à régime limité, statut rendu possible par la directive européenne sur les services de paiement (PSD) intégrée à la législation française fin 2014 et que nous avons su retranscrire dans nos activités.

 

Décideurs. Quels sont prochains défis à relever pour vous et pour Morning ?

M. S. En juin, Payname a changé de nom pour devenir Morning. Ce changement de nom fait partie des nouveautés que va connaître l’entreprise cette année. Nous sommes en train de développer un service de carte de paiement qui sera rattaché aux comptes de nos utilisateurs, et qui sera lancé à l’automne prochain. Juridiquement parlant, mon défi résidera surtout dans la mise en place de contrats et dans la sécurisation de nos relations avec les partenaires et les autorités. Ce nouveau produit s’inscrit dans l’ambition de Morning de devenir une « néobanque ». Un projet qui demandera l’obtention d’un nouvel agrément : celui d’établissement de crédit.  

 

Propos recueillis par Camille Prigent

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