Classées dans les cinquante premières entreprises de notre Corporate 500, les deux assureurs ont réussi à rebondir après la crise. Dans une économie en pleine transformation, qui deviendra le leader de l’industrie ?

1 – Résultat financier : Allianz

Avec un chiffre d’affaires de 67,9 milliards d’euros au premier semestre, en hausse de 7,1 % par rapport à l’année précédente, l’assureur allemand explose tous les compteurs. De son côté, le français bénéficie d’une plus forte croissance (10 %) mais ses revenus s’établissent à « seulement » 55 milliards d’euros. Allianz affichant un résultat net de quatre milliards d’euros au premier semestre, en hausse de 12,5 % par rapport à l’année précédente, Axa arrive bien derrière avec un résultat de 3,1 milliards d’euros, en croissance de 2 %. Le dernier obtient ainsi une rentabilité commerciale de 5,4 % contre 5,9 % pour son rival d’outre-Rhin. En capitalisation boursière, Allianz renforce son avance, avec 64,1 milliards d’euros contre 53,5 milliards d’euros pour Axa.

 

2 – Gestion : Allianz

L’assureur français organise la gestion de ses actifs en deux pôles principaux, Axa Investment Managers et AllianceBernstein. La société Axa totalise ainsi 1 425 milliards d’euros sous gestion mi-2015, soit 11 % de plus qu’au début de l’année. De son côté, Allianz recensait 1 811 milliards d’euros d’actifs gérés, un chiffre relativement stable par rapport à la fin 2014 où il s’élevait à 1 801 milliards d’euros. Les deux entreprises ont dû dévoiler leurs méthodes de calcul internes du ratio de fonds propres, conformément à la norme européenne Solvency II pour approbation par les superviseurs nationaux. Résultat : ils étaient de 212 % pour Allianz au 30 juin 2015 et de 215 % pour Axa. Les agences de notation reconnaissent par ailleurs la solidité des deux firmes : Moody’s les notait Aa3 en août 2014.

Côté responsabilité sociale de l’entreprise, les deux compagnies sont ex-aequo. En 2014, Axa avait notamment investi 748 millions d’euros dans des actifs « verts » (green bonds).Du côté d’Allianz avait le total dépasse les deux milliards d’euros alloués aux énergies renouvelables fin 2014. Alors qu’Allianz France consommait 4 390 kWh par salarié en 2014, Axa se maintenait sous la barre des 4 000. Les deux firmes sont à égalité pour la répartition hommes-femmes avec 52 % de femmes salariées.

 

3 – France : Axa

Avec neuf millions de clients dans l’Hexagone contre seulement cinq millions pour Allianz, Axa mène la danse. Cet état de fait se retrouve notamment dans les assurances habitations : le site lecomparateurassurance.com classait Axa troisième en 2015 avec un chiffre d’affaires de 992 millions d’euros sur ce segment, contre 606 millions d’euros pour Allianz qui se retrouve en septième position. Pour l’assurance automobile, le constat est le même : Axa arrive deuxième avec 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires alors qu’Allianz est sixième avec 1,14 milliard d’euros de recettes.

 

4 – International : Allianz

Dans le reste du monde, Allianz a de l’avance : avec plus de 147 000 employés, le groupe sert 85 millions de clients dans plus de soixante-dix pays. Pour ses 103 millions de clients, Axa est présente dans cinquante-neuf pays et s’engage avec 161 000 collaborateurs. L’entreprise française poursuit par ailleurs son développement sur les marchés émergents, notamment avec l’acquisition de Mansard Insurance au Nigeria en avril 2015. En 2014, les deux firmes réalisaient 25 % de leur chiffre d’affaires dans leur pays d’origine soit 22,9 milliards d’euros pour Axa et 30,5 milliards pour Allianz.

 

5 – Digitalisation : Axa

Depuis sa prise de fonctions, Olivier Bäte, le P-DG d’Allianz, veut faire évoluer la firme munichoise vers un modèle high-tech comme celui d’Airbnb. L’assureur a par exemple lancé un boîtier avec TomTom qui analyse la conduite des assurés. De son côté, Axa a débloqué une enveloppe de 600 millions d’euros sur trois ans pour son virage digital. Alors que la firme allemande a un partenariat avec Blablacar et Uber, le Français a choisi Drivy. Allianz lançait en juin son incubateur au sein de son stade Allianz Riviera à Nice. Pour sa part, Axa a créé un incubateur technologique, Kamet, début septembre, qui est pour l’instant doté de cent millions d’euros. Le géant hexagonal a par ailleurs développé une vraie stratégie digitale en créant trois pôles : Axa Lab pour détecter les tendances émergentes, Data Innovation Lab pour mettre en œuvres les innovations et Axa Strategic Venture pour investir dans les jeunes pousses.

 

Conclusion : Allianz : 3 – Axa: 2

La qualité allemande prime. L’assureur français ne fait pas le poids face à l’allemand qui était numéro un mondial en assurances de biens et responsabilité en 2014. Reste qu’Axa couvre ses arrières en investissant dans les pays en développement et dans les «  AssurTech ». Alors que la croissance dans les pays développés stagne, ces nouveaux débouchés seront peut-être les uniques relais de croissance des compagnies d’assurance.

 

Sophia Sanni Soulé

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