Frédéric DubuissonManaging Director en charge de l’activité traaction opinion chez Duff & Phelps

Frédéric Dubuisson
Managing Director en charge de l’activité transaction opinion chez Duff & Phelps


Décideurs.
Pouvez-vous revenir sur l’offre de Duff & Phelps sur le marché du private equity ? Comment les métiers du conseil corporate et de l’évaluation financière se décomposent-ils ?

Frédéric Dubuisson. Nos équipes partagent la même ambition : couvrir l’ensemble des segments du capital-investissement. Venture, capital développement, LBO ou encore restructuring. Pour le M&A, Duff & Phelps revendique à Paris une expertise dans les domaines des hautes technologies et de l’e-commerce. Nous nous appuyons sur notre forte implantation aux États-Unis dans ce domaine. Duff est également un acteur historique du marché de l’évaluation et de l’attestation financière. Aux États-Unis, la réglementation impose des évaluations indépendantes aux fonds de private equity (valeur liquidative), lors de transactions (fairness opinion) et de restructurations (solvency opinion). Ceci a permis de développer une expertise de haut niveau. En France, la réglementation AMF en matière d’expertise indépendante est stricte et exigeante, mais le recours à de telles expertises, dans les cas non obligatoires, reste rare.

Décideurs. Quels sont vos clients ?

F. D.
Nous ne privilégions pas une clientèle en particulier. Nous sommes présents aux côtés des grands corporate, pour les missions d’évaluation et d’attestation. Pour le M&A, nous ciblons le secteur des technologies et les carve out. Nous accompagnons également des hedge funds et des fonds d’investissement de tout premier plan, comme KKR, Permira ou Blackstone. Enfin, l’année 2009 a été largement marquée par les missions liées aux restructurations sur lesquelles nous bénéficions de synergies fortes. Nous étions présents lors des cessions des activités françaises des groupes Quelle La Source et Hilite. Tout porte à croire que cette tendance perdurera en 2010.


Décideurs. Comment définiriez-vous la juste valeur ? En quoi se différencie-t-elle de la valeur de marché ?

F. D.
Au niveau mondial, la juste valeur est définie par les organismes de normes comptables, et par Ipev pour les fonds. Nous pourrions la résumer comme le montant pour lequel un actif peut être acheté ou une dette éteinte, entre deux parties indépendantes, dans des conditions normales de marché. Elle se fonde avant tout sur les éléments d’informations observés sur les marchés. Il est essentiel de la distinguer de la valeur de marché. Cette dernière peut être conjoncturellement affectée par un environnement instable. En période de crise, l’absence de liquidité et de financement impactent nécessairement à la baisse la valorisation des actifs. À nous, dans ce contexte, de déterminer le montant pour lequel une société pourra être raisonnablement cédée ou valorisée.


Décideurs. L’indépendance est au cœur de ce type de mission. Comment la garantissez-vous ?

F. D. L’indépendance fait partie de l’ADN de Duff & Phelps. Nous n’appartenons pas aux « Big » et n’exerçons pas de métiers réglementés tels que l’audit, ce qui exclut d’office de nombreux conflits d’intérêts. Notre présence exclusive dans le domaine du conseil nous distingue également des banques de financement qui peuvent proposer un large éventail de services. Nous avons également mis en place des systèmes d’identification interne préventifs des conflits d’intérêts. Au-delà de ces éléments, notre indépendance est avant tout garantie par notre taille. Nous sommes suffisamment importants pour préserver notre liberté, et être en mesure d’atteindre le niveau d’expertise que sont en droit d’attendre des clients aussi importants que le gouvernement américain ou le fonds stratégique d’investissement.
 

Décideurs. Quel regard portez-vous sur l’évolution récente du capital investissement ? Existe-t-il des signes de reprise ?

F. D. Les opérations récentes (NDLR : Sebia, Spotless, Gras Savoye) vont définitivement dans ce sens. Le marché n’a pas recouvré l’intensité de 2007. Cela étant, les signes d’amélioration se multiplient. Je suis conforté dans cette opinion par les montants observés sur les transactions récentes. Contrairement à ce que certains pouvaient redouter, les acquéreurs se sont acquittés du juste prix. Or, ce retour de la juste valeur dans l’opération permet d’anticiper un retour à des conditions de marché normalisées. 

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