Si ses exportations sont excédentaires pour la treizième année consécutive, l’Autriche doit encore favoriser le financement de ses entreprises et limiter l’impact de l’embargo russe.
Le pays célèbre pour ses pistes de ski et son enfant prodige Mozart se porte bien. Depuis 2010, le PIB réel est toujours resté dans le vert et il est même depuis 2013 en hausse, avec une prévision de croissance de presque 2 % pour 2015. D’autres indicateurs viennent au soutien de ce constat favorable : le taux de chômage n’a jamais dépassé la barre des 5 % de la population active lors des cinq dernières années, et véritable cerise sur le gâteau, Vienne est régulièrement classée comme l’une des villes les plus agréables à vivre dans le monde. L’Europe aurait-elle trouvé dans l’Autriche une recette miracle ?

Pas complètement à y regarder de près. D’abord, à l’image de l’Allemagne, l’économie du pays dirigé par une coalition gouvernementale emmenée par Werner Faymann repose sur une myriade d’ETI, issues du « Mittelstand » et spécialisées dans des secteurs de niches, qui sont reconnues localement voire mondialement depuis plusieurs dizaines d’années. Difficile donc pour les pays en mal de croissance de créer du jour au lendemain un tissu de firmes de cette nature en espérant doper les chiffres rapidement.

Ensuite, le paysage économique autrichien n’est pas non plus sans défaut. Cette économie de marché est par nature ouverte sur le monde mais relativement faible en valeur (415,7 milliards de dollars de PIB en 2013 soit moins que la Belgique ou la Suisse), ce qui l’expose considérablement aux dérèglements géopolitiques. Pour preuve, Raiffeisen Bank International, la seconde banque autrichienne en valeur d’actifs sous gestion, a récemment averti ses actionnaires que la crise ukrainienne et ses conséquences pourrait lui faire perdre jusqu’à cinq cents millions d’euros cette année.

Enfin, le financement des jeunes entreprises, les limites du modèle de l’apprentissage en matière d’éducation et la faible attractivité de la Bourse de Vienne, sont autant de difficultés que le gouvernement devra résoudre pour continuer à dynamiser la croissance du Pays des montagnes, Pays sur le fleuve.

Par Firmin Sylla.

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