Deux pistes de financement peuvent redonner espoir aux dirigeants de PME-ETI.
Au Japon, un habitant parcourt régulièrement la ville de Chiba en Batmobile. Trois ans après la catastrophe de Fukushima, il espère – affublé d'un costume de Batman – redonner le sourire à la population. Une démarche pour le moins originale qui pourrait en cette rentrée 2014 remonter le moral au plus bas des patrons de PME-ETI français. Exception faite qu’en France le Batman de Chiba serait incarné par les banquiers, considérés comme les super-héros des petites et moyennes entreprises. Selon le sondage de l'Observatoire de la performance des PME-ETI, mené par Opinionway et la Banque Palatine, si 87 % des dirigeants de PME/ETI n'ont pas confiance dans l'économie française, les trois quarts se sentent accompagnés et soutenus par leurs banques. Ils sont 72 % à partager ce sentiment en ce qui concerne leurs investissements.

Super-fonds propres
Chouchoutés par ces dernières, 64 % des patrons estiment que les conditions d'accès au crédit de leur entreprise n'ont pas été affectées par la situation économique. C’est cependant cinq points de moins qu’en 2011. À voir 81 % des entreprises de taille moyenne et intermédiaire recourir à l'autofinancement, il ne semble pas si facile de trouver prêteur. Pour les projets à venir, ce sont 78 % des dirigeants qui envisagent de puiser dans leurs fonds propres.

Frileuses banques
Devant le manque de financement bancaire des PME-ETI, la Banque publique d'investissement (BPI) a décidé de favoriser la titrisation de leurs crédits. En se portant garante de la portion de chaque prêt transformé en titre, l'institution publique espère inciter les banques commerciales à mieux financer ces entreprises. Annoncé lors des Assises sur le financement et l'investissement par Nicolas Dufourcq, directeur général de la BPI, ce dispositif en est encore au stade de l'expérimentation avec deux banques partenaires.

Le bon filon
En mars dernier, Paris Europlace soulignait déjà la nécessité d'offrir de nouvelles sources de financement aux PME-ETI. Les experts de la place financière de Paris proposent de faciliter la souscription des investisseurs institutionnels à des émissions de petite taille. Dans ce but, l’accord COSME conclu en juillet 2014 entre la Commission européenne et le Fonds européen doit inciter les banques à octroyer jusqu’à vingt-cinq milliards d’euros de prêts aux PME-ETI. Aujourd’hui, seules 9 % d’entre elles bénéficient de ces nouvelles sources de financement, souligne l’étude d’Opinionway-Banque Palatine.

Juliette Boulay

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