Près de cinq ans après le rachat de Merrill Lynch, Bank of America a prouvé que ce que beaucoup voyaient comme une folie était en réalité un coup de génie.
Le 15?septembre 2008, Bank of America réalisait le casse du siècle en achetant, pour seulement cinquante milliards de dollars, Merrill Lynch, alors que la seule activité courtage était estimée à dix milliards de dollars. Bien sûr, cela n’était pas sans risque. Le portefeuille du plus grand courtier en Bourse des États-Unis comprenait alors pas moins de quatre-vingt-dix milliards de dollars d’actifs risqués.Pour sauver Merrill Lynch, Bank of America a dû remettre au pot, bien conscient qu’à long terme ce rapprochement donnerait naissance à une véritable poule aux œufs d’or.

2,3?milliards de dollars de profits


Autre bénéfice, l’association des deux établissements a permis une réduction annuelle des coûts d’environ sept milliards de dollars. Cinq ans plus tard, les faits ont donc donné raison à la banque américaine : elle est devenue l’une des plus grandes banques mondiales et a renoué avec des résultats financiers confortables. Grâce aux prêts hypothécaires et à la gestion de patrimoine, le profit de Bank of America s’est envolé au premier trimestre 2013, affichant un bénéfice attribuable aux actionnaires de 2,3?milliards de dollars, comparativement à seulement 328?millions de dollars l’an dernier.

Seul bémol, ses revenus ont baissé de 8?%, à 23,9?milliards de dollars. C’est néanmoins plus que les prévisions des analystes qui prévoyaient un produit net bancaire de 23,3?milliards de dollars. En France, la transition a réussi. En moins de deux ans, l’intégration des équipes de Merrill Lynch et de Bank of America a été réalisée, Merrill Lynch passant du modèle de pure banque d’investissement au modèle de banque intégrée. Les anciennes équipes des deux institutions en France travaillent désormais main dans la main pour fournir à leurs clients tant des services de banque d’investissement que de banque de financement (cf. interview).

Une offre complète

L’industrie représente historiquement une large partie de l’activité banques d’affaires. L’équipe sectorielle européenne compte trente et un banquiers dont sept managing directors. Basés à New York, les responsables au niveau mondial du secteur industrie sont Greg Kelly, John Pratt et Mitch Theiss. Au total, Bank of America Merrill Lynch dispose de plus de cent banquiers d’affaires spécialisés dans le secteur industriel. Un positionnement qui lui permet de conseiller fréquemment les grands groupes du secteur en France. Au niveau des marchés de capitaux, les plates-formes DCM et ECM, dirigées par Pascal Bay, constituent un élément parfaitement intégré au sein de la banque de financement et d’investissement.

Les équipes mettent au point des solutions qui s’adaptent aux besoins de chaque type d’émetteur, que ce soit côté DCM (obligations seniors et hybrides, placements privés, opérations de liability management, etc.) ou en ECM (augmentation de capital, introductions en Bourse, obligations convertibles, structuration de solutions dérivées, etc.). Bank of America Merrill Lynch se classe numéro un dans le monde et numéro deux en Europe sur les marchés actions et equity-linked. Elle se classe septième et première banque américaine dans la League Table des émissions obligataires réalisées par des entreprises françaises en euros, dollars et en livres sterling sur la période 2010-2013. Grâce à cette offre complète, Bank of America Merrill Lynch compte et risque bien de gagner des parts de marché sur ses concurrents.

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